Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Parties de Total War Shogun 2

6 juin 2016

Victoire Jozai

Le clan Hayashi, du domaine de Jozai était loin d’être le plus prospère du Japon : il ne contrôlait que la petite province de Kazusa, peu fertile. Mais sa position géographique était stratégique car elle permettait de défendre la capitale du shogunat, Edo, d’une attaque par voie maritime. C’est la raison pour laquelle le shogun conféra honneurs et prestige à cette petite maison dont il souhaitait s’attacher la loyauté.

Lorsque l’insurrection pro-impériale débuta, en 1865, le clan resta fidèle au shogunat et se battit pour affermir sa position dans les environs d’Edo. Les années 1865 et 1866 furent marquées par des luttes contre les clans dominant les provinces voisines de Shimoza et d’Hitachi. La victoire ne fut acquise que difficilement et essentiellement grâce à l’intelligence du général Tadataka, frère du daimyo Tadakata. L’armée du domaine de Jozai, constituée essentiellement de samouraïs armés à l’ancienne et de miliciens équipés de fusils modernes, était obsolète et faisait difficilement le poids face à des régiments occidentalisés. Le général Hayashi Tadataka utilisa le nombre et surtout le terrain à son avantage, notamment lors d’une victoire capitale sur un pont situé entre les provinces de Shimoza et d’Hitachi.

Rapidement, les forces du shogunat prirent l’ascendant sur le parti impérial, aussi bien au nord qu’au sud d’Honshu. Seules les îles de Kyushu et de Shikoku restaient des bastions favorables à l’empereur. Cependant, la situation se renversa complètement lorsque les clans Sendaï et Matsumae retournèrent leur veste pour rejoindre les forces impériales : la pointe nord d’Honshu et l’île d’Ezo devenaient hostiles au shogunat.

Le clan Hayashi dut repousser deux offensives de leur part, avant de pouvoir contre-attaquer. Fin 1866, il s’était emparé de la province de Mutsu et avait anéanti le clan Sendaï, avec l’aide de son allié, le puissant domaine de Nagaoka.

L’année suivante, en 1867, le domaine de Jozain effectua une ambitieuse invasion de l’île d’Ezo pour y défaire le clan Matsumae. Les opérations s’avérèrent moins compliquées et moins coûteuses en vies humaines que prévu : la seule grande bataille fut le long siège d’Hakodate, la capitale de l’île. Ezo était alors peu peuplée mais il y s’y trouvait d’importantes réserves de charbon qui alimentèrent l’industrie et la flotte du clan Hayama.

En 1868, le nord d’Honshu était totalement sous le contrôle des forces shogunales : les domaines alliés Jozai, Aizu et Nagaoka en avaient chassé les partisans de l’empereur. Ce dernier domaine rencontrait cependant des difficultés dans ses possessions méridionales : une guerre l’opposait au clan Okazaki, pro-empereur. Ce clan posait de sérieuses difficultés aux domaines de Nagaoka et d’Obama qui tentaient d’affermir leur emprise sur le centre d’Honshu afin de protéger Kyoto des troupes impériales. Le clan Jozai intervint à la demande de ses alliés Nagoaka et écrasa le clan Okazaki en 1868-1869 : les provinces de Totomi, Mikawa, Owari, Ise et Yamato tombèrent sous son contrôle. La campagne militaire fut cependant compliquée car le clan Okazaki disposait d’immenses armées traditionnelles très aguerries et les batailles étaient souvent coûteuses en hommes. La plus grande bataille rangée de la guerre se déroula dans la province de Mikawa et opposa une armée de 3.700 soldats du domaine d’Okazaki à 3.500 militaires issus de l’armée de Jozai. Grâce à un armement plus moderne, les troupes du clan Hayashi remportèrent cette bataille décisive qui permit aux forces shogunales de consolider leur emprise sur le centre du Japon.

A la mi-1869, la guerre semblait prit un tournant. Les partisans du shogunat contrôlaient près des deux-tiers du Japon et leurs flottes dominaient sans partage les mers. De plus, les domaines du clan Jozai étaient extrêmement prospères, ce qui permit une baisse d’impôt importante, appréciée aussi bien par les anciens vassaux que par les habitants des provinces fraichement conquises. L’empereur joua son va-tout en confiant au clan Shimazu du domaine de Satsuma la responsabilité de coordonner les forces impériales pour tenter d’emporter la décision : le clan Shimazu, il est, vrai, contrôlait alors la majeure partie de l’île de Kyushu ainsi que de nombreuses provinces du sud d’Honshu. Il était le seul à pouvoir rivaliser avec les clans Jozai, Nagaoka et Obama, favorables au shogunat. Le shogun répondit en confiant des responsabilités identiques au domaine de Jozai.

Galvanisé par cette marque de confiance, celui-ci organisa de nouvelles campagnes militaires d’envergure. L’île de Shikoku constituait une première proie. Dès 1869, les provinces d’Awa et de Sanuki furent annexées, presque sans coup férir.

La campagne de Shikoku se poursuivit en 1870, par l’annexion des provinces de Tosa et d’Iyo, des conquêtes rendues plus difficiles par la présence d’armées impériales très bien équipées et très bien formées. Dans le même temps, une grande offensive fut lancée sur le sud d’Honshu.Agissant de concert avec le clan Obama, le clan Hayashi souhait mettre à genoux le domaine de Satsuma. Les victoires s’enchaînèrent  pour le clan Obama qui opérait par voie de terre. Les armées du domaine de Jozai opérèrent un audacieux débarquement dans la province de Suo pour empêcher tout renfort de se porter au secours des troupes attaquées par le clan Obama. Les forces de Jozai s’emparèrent ainsi des provinces de Suo, Nagato, Iwami et Inaba. Les forces du domaine de Satsuma tentèrent une contre-attaque désespérée contre la garnison d’Hagi, capitale de la province de Nagato : 2.600 de leur soldats partirent à l’assaut de la forteresse défendue par 2.300 soldats du clan Hayashi. L’échec de l’opération et l’écrasement de l’armée impériale qui s’ensuivit condamna les derniers espoirs du parti impérial.

Le domaine de Jozai, en l’absence de toute opposition, lança l’ultime offensive : un débarquement massif sur l’île de Kyushu. Les provinces de Bungo et Huyga furent aisément conquises. Lorsque la capitale du domaine de Satsuma, Kagoshima, fut bombardée par les navires du clan Hayashi, le clan Shimazu décida de capituler. Les autres clans soutenant l’empereur firent de même et se soumirent à nouveau à l’autorité du shogun.

Au terme de cinq ans de guerre, le Japon avait perdu des milliers d’hommes mais, il en sortait renforcé. L’armée shogunale était désormais modernisée, formée par des instructeurs étrangers et aguerrie. La flotte était opérationnelle et disposait de croiseurs français de la dernière génération. L’économie était florissante et le Japon pouvait se permettre d’exporter charbon, soie et coton. Une nouvelle ère de prospérité commençait pour l’archipel…

 

Publicité
Publicité
23 mars 2015

Victoire Chosu

Chronique de la fin du shogunat Tokugawa

 

Le domaine de Chosu dominé par le clan Mori depuis le début du XVIIe siècle attendait depuis près de 250 ans l’heure de sa revanche. Le shogunat Tokugawa, suite à la bataille de Sekigahara, lui avait confisqué presque tous ses domaines, dont la ville d’Hiroshima, berceau du clan. Le clan, jadis le plus puissant du nord d’Honshu, ne disposait plus que de la province de Nagato et de sa capitale, Hagi, à la pointe méridionale de l’île principale de l’archipel japonais. Pendant plus de deux siècles, la puissance du shogunat ne semblait pouvoir être remise en cause. L’irruption des puissances européennes en Asie a changé la donne et le clan Chosu lutta dans un premier temps contre l’implantation d’étrangers dans le pays : une expédition punitive du shogunat fit prendre conscience au clan Mori de sa faiblesse et plus généralement de la faiblesse du Japon dans un monde en plein bouleversement.

Le daimyo Mori Takachika prit conscience de la nécessité impérative de moderniser le Japon, à commencer par son armée et son industrie, si le pays voulait conserver son indépendance. Ce pourrait être également l’occasion de renverser le shogunat honni et de rétablir l’empereur, le seul dirigeant légitime du pays, trop longtemps étouffé par le clan Tokugawa.

Le domaine de Chosu, grâce aux négociations de Ryoma Sakamoto, conclut une alliance avec le puissant domaine de Satsuma formant ainsi la puissante alliance Satcho. Bientôt, de nombreux daimyos favorables au rétablissement de l’empereur les rejoignirent : l’heure était à la guerre civile. Les quelques lignes qui vont suivre retracent la chute du shogunat telle qu’elle fut perçue par le domaine de Chosu :

- Hiver 1864-1865 : le clan Mori passe à l’attaque en plein cœur de l’hiver. L’effet de surprise est total et le clan met le siège autour du château du clan Iwakuni, favorable au shogunat. Suite à la bataille de Yamaguchi, le château et toute la province de Suo tombe aux mains du clan. L’usage massif de fusils modernes a sans aucun doute fait la différence.

- Printemps 1865 : le clan poursuit son offensive vers le nord et s’empare, au terme d’un bref siège, de la province d’Aki et de la grande ville d’Hiroshima. Cette conquête est très symbolique puisqu’il s’agit là du berceau ancestral du clan, injustement confisqué par le shogunat deux siècles et demi plus tôt..

- Automne 1865 : le domaine de Chosu détruit définitivement les positions ennemies qui le menaçaient au nord en s’emparant, au terme d’une campagne éclair, de la province d’Iwami. Désormais, la frontière nord du clan est bordée de territoires contrôlés par des clans alliés.

- Hiver 1865-1866 : une puissante armée, dirigée par Takasugi Shinsaku, débarque sur l’île de Kyushu et s’empare des provinces de Buzen et de Tsukuchi. Les domaines de  Satsuma et de Saga ayant conquis le reste de l’île, Kyushu était devenue un bastion favorable à l’empereur. Le daimyo Chosu, Mori Takachika, s’empara quant à lui à la tête d’une armée totalement modernisée des petites îles de Tsushima et de Goto. Un an après les débuts de l’insurrection, les partisans de l’empereur avaient fait de grands progrès dans le sud du Japon… tandis que la situation était inverse dans le nord de l’archipel : les daimyos favorables au shogunat y avaient vaincu la plupart de leurs opposants et contrôlaient fermement les villes d’Edo et de Kyoto.

- Printemps 1866 : le domaine de Chosu pacifie avec l’aide de ses alliés tout le sud de l’archipel nippon. Le moment est venu d’intervenir dans le Japon central et septentrional et de s’emparer le plus vite possible de Kyoto afin de restaurer l’empereur dans ses prérogatives. Cette région est cependant bien tenue par les partisans du shogunat et le clan Mori préparer ses forces pour mener une opération d’envergure qui nécessitera un débarquement naval.

- Été 1866 : une armée dirigée par le daimyo du clan Mori débarque dans la province de Wakasa, détenue par le clan Obama. L’utilisation massive de canons de modèle européen permit de mettre en déroute l’ennemi lors de la bataille de Tsuruga.

- Automne 1866 : Mori Takachika remporte une nouvelle victoire dans la province d’Omi face au clan Obama. Quelques semaines plus tard se produit l’impensable : le domaine de Nagoya lance une formidable contre-offensive et attaque l’armée du domaine de Chosu. L’armée favorable au shogunat est relativement moderne et elle compte environ 30% d’effectifs en plus. Malgré une résistance désespérée, l’armée Mori est anéantie et Mori Takachika est tué au combat. Son héritier n’étant pas en âge de lui succéder, c’est son épouse Néné, qui assure la régence. La situation semble désespérée car la fine fleur des armées impériales est tombée et la province de Wakasa est totalement isolée dans l’attente d’éventuels renforts.

- Hiver 1866-1867 : c’est le moment le plus critique, le moment durant lequel les forces favorables au shogunat faillirent bien mettre au pas le domaine de Chosu, le partisan le plus puissant d’une restauration impériale. Des flottes des domaines de Nagoya et de Sado pillent les navires de commerce qui se rendent dans les ports du clan Mori et un blocus naval est établi devant plusieurs d’entre eux ce qui fait baisser drastiquement les revenus du domaine de Chosu. Par ailleurs, appauvris et mécontents vis-à-vis de la politique de modernisation instaurée par Mori Takachika, des samouraïs tentent de renverser Néné. Dans le même temps, le domaine de Nagoya s’empare de l’île d’Awaji et menacet toute l’île de Shikoku, bastion favorable à la cause impériale…

- Printemps 1867 : après cette phase de crise, vient le temps des victoires. Les flottes Mori parviennent peu à peu à briser le blocus imposé par les partisans du shogun et la révolte des samouraïs est écrasée dans le sang.

- Eté 1867 : la garnison de Wakasa repousse héroïquement une puissante armée Obama, pourtant bien supérieure en effectifs. Les défenseurs subirent de lourdes pertes mais parviennent à tenir ce bastion isolé dans le centre du Japon. Leur victoire permet également à la garnison de s’emparer de canons qui lui seront bien utiles par la suite. Dans le même temps, une armée dirigée par Takasugi Shinsaku reconquiert l’île d’Awaji et restaure le clan du même nom : Shikoku n’est plus directement menacée…

- Automne 1867 : la garnison de Wakasa remporte une nouvelle victoire héroïque en repoussant une autre armée Obama. Takasugi Shinsaku débarque dans la province Kii et s’en empare puis poursuit son offensive dans la province de Yamato, dans laquelle il restaure un clan favorable à l’empereur dans ses prérogatives. Le domaine de Nagoya est durablement affaibli suite à ces revers.

- Hiver 1867-1868 : la garnison de Wakasa résiste encore à plusieurs assauts. Sa résistance héroïque stimule les partisans de la cause impériale. Takasugi Shinsaku lance une offensive dans la province d’Ise où il remporte une victoire décisive face aux armées du domaine de Nagoya. La province tombe peu après aux mains du clan Mori.

- Eté 1868 : Takasugi Shinsaku, après avoir laissé son armée au repos durant le printemps, s’empare des provinces d’Owari et de Settsu. Le Japon central commence à basculer aux mains des partisans de l’empereur et, un peu partout dans la région d’Echizen et de Kaga, des rebellions éclatent dans les régions contrôlées par le clan Sado, partisan du shogunat. A la fin de l’été, l’arrivée de renforts en provenance d’Hagi permet au clan Mori de s’emparer le ville de Kyoto. L’empereur est restauré et somme les forces shogunales de déposer les armes, sans succès. La cause impériale est plus forte que jamais.

- Automne 1868 : les forces du domaine de Chosu conquièrent les provinces d’Iga et d’Omi tandis qu’une paix précaire est signée avec le domaine de Nagoya, désormais confiné dans la seule province de Kawachi.

- Hiver 1868-1869 : plusieurs campagnes victorieuses sont menées de concert et permettent d’éliminer définitivement le clan Obama qui de disperse suite à la perte de son dernier bastion, la province de Mino. Takasugi Shinsaku s’empare quant à lui de la province de Mikawa et se rapproche un peu plus d’Edo. La conquête de la province d’Echizen par les troupes du domaine de Chosu provoquent le déclenchement d’une guerre totale entre les partisans de l’empereur, en passe d’unifier le Japon, et ceux du shogunat, tentant de préserver le système mis en place plus de deux siècles auparavant. Deux blocs indissociables se formèrent. Le clan Nagaoka, prit la tête des partisans du shogunat qui était essentiellement de petits seigneurs ne contrôlant que quelques provinces (Aizu, Sado, Sendai). Seul le clan Odawara avec ses neuf provinces, dont la capitale Edo, semblait être en mesure de lever une armée capable de repousser les forces impériales. Les daimyos installés sur l’île d’Ezo soutenaient également fermement le pouvoir shogunal, sans toutefois intervenir dans les conflits en cours. Du côté impérial, le domaine de Chosu contrôlait une vingtaine provinces, celui de Matsuyama huit et celui de Satsuma cinq. Une dizaine d’autres familles, pour la plupart vassales du clan Mori, disposaient de petits domaines constitués d’une à trois provinces (Tus, Tosa, Tokushima, Takatori, Matsue, Fukuatori, Saga, Awaji). Poursuivant sur leur lancée, les armées Chosu attaquèrent la province de Shinano et s’en emparèrent à la suite d’une sanglante bataille contre le clan Nagaoka, la plus grande en termes d’effectifs (5.000 soldats dans chacune des armées). Au même moment, une armée débarquait sur l’île de Sado avec pour objectif la destruction du domaine du même nom, tandis que des agents impériaux suscitait révoltes et agitation populaire dans les provinces de Dewa et de Mutsu, au nord d’Honshu.

- Printemps 1869 : au cours du printemps 1869, l’offensive des forces impériales menées par le clan Mori se poursuivit. Ces troupes aguerries et bien équipées remportèrent une série impressionnante de victoires au cours des mois de mars et avril, s’emparant tour à tour des provinces de Suruga, Hida, Etchu et Sado. Les troupes des clans Odawara et Nagaoka tentèrent le tout pour tout et lancèrent toutes leurs forces dans une formidable contre-attaque : elles parvinrent à reprendre le nord du Shinano et la province de Suruga, faiblement défendues en raison d’offensives menées contre les provinces de Kai et de Kaga qui tombèrent aux mains du parti impérial. C’est dans ce contexte confus que le jeune Mori Motonori, fils de Mori Takachika et de Nene, prit pleinement la direction du clan. Bien que très jeune, le daimyo avait une ambition claire : mener la guerre à son terme, si possible en 1870. Cela passait pas la prise d’Edo et la destruction du clan Odawara, le seul en mesure d’opposer une résistance au parti impérial à moyen terme. Son premier fait d’armes fut d’envoyer une armée récupérer la province de Suruga qui fut facilement reconquise.

- Eté 1869 : une offensive éclair permit aux troupes impériales du domaine de Chosu de s’emparer des provinces d’Echigo et d’Izu et de reprendre au clan Nagoaka le nord de la province Shinano, son dernier bastion. Les champions du shogunat étaient défaits. Seuls les clans Aizu, Sendai et Odawara se dressaient à présent face aux partisans de l’empereur.

- Automne 1869 : le domaine de Chosu poursuivit son offensive en s’emparant de la province de Kozuke tandis que ses alliés du domaine de Saga opéraient un débarquement surprise dans le nord de la province de Mutsu et éliminaient définitivement le clan Aizu. Les troupes du domaine d’Odawara lancèrent une offensive dans l’espoir de reconquérir la province de Suruga mais furent repoussées par les troupes du général Toda Tadakuni : les deux armées étaient similaires en termes d’effectifs (2.000 de part et d’autres) mais les soldats impériaux étaient nettement mieux équipés, ce qui fit la différence. Une deuxième offensive allait être facilement repoussée lorsque le général Toda Tadakuni décida de se retourner contre la cause qu’il servait et de prêter allégeance au Shogun, emmenant avec lui une petite fraction de son armée. Le traître fut néanmoins défait et exécuté quelques jours après sa désertion. A la fin de l’automne, de nouvelles victoires furent remportées par le parti impérial qui vainquit une puissante armée Odawara dans la province de Kozuke. Dans la province de Sagami, la ville d’Odawara, capitale du clan du même nom, fut assiégée par les forces Chosu.

- Hiver 1869-1870 : le jeune daimyo Mori Motonori ne maria avec la fille de l’un de ses vassaux, nommé Shizuka. La nouvelle génération succédait à l’ancienne. Peu de temps après son mariage, il s’embarqua néanmoins à la tête d’une immense armée pour prendre la direction du nord où les combats faisaient toujours rage : les provinces de Shimosa et de Shimotsuke furent prises tour à tour au clan Odawara.

- Printemps 1870 : le clan Sendai s’est éteint, victime des incessantes révoltes qui agitaient son territoire. L’action de nos agents, couplée au mécontentement lié aux défaites et à une imposition excessive, encouragèrent les insurrections qui menèrent le clan à sa perte. Pendant ce temps, nos flottes bombardaient activement les villes d’Ezo, espérant faire ainsi plier le clan Mastumae, désormais le plus puissant de nos ennemis. Nos alliés du domaine de Fukuoka intervinrent dans le nord de la province de Mutsu, une région qu’ils rallièrent au parti impérial.

- Avril 1870 : l’armée du jeune Mori Motonori débarqua en Kazusa et lança immédiatement un assaut contre la principale forteresse de la province. Bien que les défenseurs aient combattu avec l’énergie du désespoir, leurs chances étaient maigres face aux canons de modèle européens et à une armée supérieure en nombre. La citadelle tomba aux mains du jeune daimyo qui s’apprêta à marcher sur le dernier bastion shogunal sur l’île d’Honshu : la province d’Hitachi. Le clan Odawara, complètement acculé, finit par se rendre sans condition, épargnant ainsi de nombreuses vies humaines. Le clan Matsumae, qui n’avait jamais véritablement pris part aux combats, se rendit lui aussi la semaine suivante, jurant allégeance à l’empereur. L’empereur est restauré et le Japon va enfin se moderniser, être capable de rivaliser avec l’Occident et mettre au premier plan les individus les plus compétentes, et non plus ceux dont les ancêtres avaient soutenu la cause des Tokugawa il y a deux siècles de cela. Le clan Mori du domaine Chosu allait être le premier à remettre ses domaines à l’empereur dans le but de constituer un Japon moderne, sans lien avec le système féodal qui y régnait encore. Mori Motonori et ses descendants jouèrent par la suite un rôle important dans la construction d’un nouveau Japon…

 

16 avril 2014

Victoire Mori

Chronique des Mori

 

Le clan Mori a joué un rôle considérable dans l’histoire du Japon tout entier. Voici les informations que nous avons pu recueillir à son sujet :

 

1545

Le clan Mori, dirigé par Mori Motonari, parvint à s’assurer définitivement le contrôle de la province d’Aki et de sa capitale, Hiroshima. L’heure n’était cependant au repos puisqu’une armée du clan Amako approchait dangereusement de la ville. Son objectif ? Anéantir le clan en raison d’une vieille rivalité. L’armée Mori, dirigée par Mori Takomoto, fils aîné du daimyo Mori, repoussa les envahisseurs et contre-attaqua immédiatement. Surpris, les généraux Amako ne purent que constater que la province d’Iwami était tombée entre les mains de leurs adversaires.

 

1546

Le clan Amako lança une offensive en Iwami, une province stratégique d’un point de vue économique en raison de ses mines d’or. Mais Mori Takamoto repoussa une nouvelle fois l’armée ennemie. Pendant ce temps, Mori Motonari lança ses navires marchands en direction de la lointaine Corée en vue d’établir des liens commerciaux qui seraient profitables à son clan.

 

1547

Profitant de l’affaiblissement des Amako suite à leurs défaites consécutives, Mori Takamoto lança une offensive éclair qui lui permit de s’emparer des provinces d’Izumo et d’Hoki presque sans coup férir. Le clan Amako était défait.

 

1548

Le clan Mori profita de cette année de paix pour entamer des relations commerciales avec la Chine. Les armées Mori se préparèrent pendant ce temps à la guerre contre le clan Ouchi qui contrôlait les provinces de Suo et de Nagato. Les Ouchi étaient des alliés des Mori mais les vassaux de Motonari voulaient unanimement leur faire la guerre pour accaparer leurs domaines et consolider la position des Mori dans le sud d’Honshu. Bien que réticent, Motonari céda à leurs demandes et annula l’alliance avant de déclarer la guerre, quelques mois plus tard, à ses anciens alliés.

 

1549 

Une campagne éclair permit aux armées Mori de s’emparer des provinces de Nagato (Takamoto) et de Suo (Motonari). Les Ouchi étaient vaincus à leur tour. Pendant ce temps, des navires Mori partirent pour Annam tandis que des marchands Portugais débarquaient près d’Hiroshima. Les fils cadets de Motonari, Motoharu et Takakage, les accueillirent à bras ouverts. Le clan Mori avait toujours favorisé le commerce.

 

1550

L’année 1550 fut cruciale à plus d’un point de vue. D’abord car c’est à cette date que Mori Motonari, après avoir rencontré à de nombreuses reprises des missionnaires portugais, décida de se convertir au christianisme. Cela attira le déshonneur sur le clan et beaucoup de troubles dans les campagnes mais Motonari avait agi en âme et conscience. Cette année fut aussi marquée par l’alliance signée avec les voisins Kikkawa et la guerre déclarée au clan Otomo qui semblaient être en passe d’unifier l’île de Kyushu : seul le clan Ito leur résistait encore. Très vite, les combats tournèrent à l’avantage des Mori qui anéantirent la flotte ennemie et s’emparèrent de la province de Buzen (Takamoto).

 

1551

Une puissante armée Mori dirigée par Motonari en personne s’empara de Bungo mais dut battre ensuite en retraite : le clan Otomo avait vidé toutes ses garnisons pour constituer une immense armée en vue de repousser le clan Mori. Mori Motonari ne pouvait espérer vaincre une telle armée.

 

1552

Mori Motonari rejoignit l’armée de son fils Takamoto restée en Buzen. Les deux armées fusionnèrent et marchèrent sur la province de Bungo. C’est alors que se déroula la bataille d’Oita, l’une des plus sanglantes de ce siècle. Les Otomo alignèrent pas moins de 2.000 hommes face aux 1.800 combattants Mori. La bataille fut très disputée et les pertes furent lourdes des deux côtés : les deux tiers de l’armée périrent dans les combats tandis que l’armée Otomo était purement et simplement anéantie. Les possessions de ce clan étaient désormais pratiquement sans défense ! Dans le même temps, les fils cadets de Motonari écrasèrent des révoltes paysannes à Izumo et Bungo.

 

1553

La province de Hyuga fut prise aux Otomo et la paix fut signée. Mori Motonari craignait en effet que le clan Ito ne profite trop de la déroute des Otomo. Opportunistes, les Ito s’étaient emparés de plusieurs provinces Otomo sans coup férir et menaçaient de les anéantir.

 

1554

Le clan investit massivement dans ses infrastructures, améliorant l’irrigation des fermes, les routes, les infrastructures portuaires, les mines…

 

1555

La guerre éclata contre le clan Ito. Une grande bataille opposa Ito Hanetoki, à la tête de 1.100 hommes, à Mori Motonari et ses 1.700 samouraïs. Trop confiant, le daimyo Ito engagea lui-même la bataille qui se solda par une lourde défaite de son clan. Les Mori en profitèrent pour s’emparer prestement des provinces d’Osumi, de Satsuma et de Tsukuchi.

 

1556

Le clan Ito tenta une ultime contre-offensive en attaquant le château de Funai dans la province de Bungo. Leur armée, constituée de samouraïs armés de sabres, n’était opposée qu’à une garnison constituée majoritairement de simples ashigarus. La bataille semblait jouée d’avance. Mais, trop confiante, l’armée Ito attaqua de manière désorganisée ce qui permit aux défenseurs de les repousser, vague après vague. L’usage des arquebuses parmi les défenseurs contribua grandement à ce succès. Le clan Mori profita de cette surprenante victoire pour s’emparer de la province d’Higo et mettre ainsi fin à la domination du clan Ito en Kyushu. Il accepta en outre une proposition d’alliance venue du clan Otomo : ironie du sort, les ennemis d’hier devenaient amis. Kyushu était pacifiée.

 

1557-1558

Le clan Mori profita de ces deux années de paix pour améliorer ses infrastructures. L’agriculture en bénéficia grandement. Les châteaux également : une politique de grands travaux fut lancée, notamment en Aki, Hoki et Iwami. Enfin, de nombreux lieux de culte chrétiens furent érigés à cette époque.

 

1559

Le clan Chosokabe de l’île de Shikoku déclara la guerre au clan Kikkawa, allié des Mori. Motonari qui rêvait de s’implanter en Shikoku saisit l’opportunité. A la tête d’un puissant corps expéditionnaire, il s’empara de la province de Sanuki.

1560

Parti de Kyushu, son fils aîné s’empara ensuite de la province de Tosa tandis que les Kikkawa conquéraient Iyo, anéantissant ainsi le clan Chosokabe.

 

1561 

En 1561, le clan Mori unifia l’île de Kyushu : le clan Otomo, qui ne contrôlait pourtant que la province d’Hizen attaqua par surprise son allié Mori. Avant même que l’offensive ne soit lancée, le daimyo Otomo fut toutefois renversé par ses vassaux et par la population qui placèrent à sa place un lointain parent du clan Shoni qui gouvernait la région une dizaine d’années auparavant. Profitant de ce chaos en Hizen, le clan Mori envahit la province plutôt que de s’encombrer d’un voisin dont les intentions étaient incertaines. Profitant de sa mainmise sur Kyushu, il en profita pour établir des lieux commerciaux avec les lointains sultanats indonésiens. Parallèlement, le clan renforça ses liens avec ses alliés Kikkawa en organisant un mariage entre les deux familles, l’un des fils cadets de Motonari prenant pour épouse une fille du daimyo Kikkawa.

 

1562

Cette année fut marquée par la paix. Mori Motonari profita de ce répit pour renforcer ses armées et investir dans les infrastructures de ses domaines.

 

1563

Les Mori déclarèrent la guerre au petit clan Yamana. Les Kikkawa qui étaient alliés aux deux clans choisirent de rejoindre les Mori. Une année suffit pour écraser les Yamana : leurs bastions de Mimasaka et d’Inaba furent rapidement conquis tandis que le clan Hattori s’emparait de la province de Tajima et scellait leur destin. Profitant de leur élimination, les Mori établirent des liens commerciaux avec les nomades Jurchens : à présent, plus des quatre cinquièmes du commerce extérieur du Japon était réalisé sous l’égide du clan Mori. Sa flotte commerciale était sans égale.

 

1564

La guerre face aux Hattori éclata : elle était inévitable. Le clan Hattori, allié du shogunat Ashikaga, avait repoussé les Kikkawa, les Yamana et les moindes Ikko-Ikki pour se constituer un vaste domaine en plein cœur du Japon. Avec les Date, ils étaient les principaux rivaux des Mori. Ces derniers s’emparèrent facilement de Tajima avant d’avoir à livrer une bataille décisive dans cette même province : face à une armée de 1.600 samouraïs Hattori qui les a attaquées de manière imprudente, les forces Mori qui comprenait des effectifs deux fois supérieurs remportèrent une victoire éclatante.

 

1565

Cette année fut surtout marquée par la mort de Mori Motanari de suites d’une maladie. Son fils aîné, Takamoto, lui succéda avec l’appui de ses frères. Les forces Mori s’emparèrent de la province de Tamba puis de celle d’Harima.

 

1566-1568

Ces trois années furent marquées par des guerres incessantes et une succession de victoires Mori : le clan Hattori était décapité et ne savait pas opposer de résistance efficace aux envahisseurs. Les provinces de Settsu, Kii, Yamato, Omi et Wakasa leur furent enlevées. Pire encore de leur point de vue, la capitale du Japon fut conquise par les Mori en 1566 et ils proclamèrent un nouveau shogunat : le shogunat Mori fin 1567.

Seuls les Kikkawa reconnurent la légitimité de ce nouveau shogunat. Les autres clans lui déclarèrent tous la guerre, sans pour autant cesser les guerres qui les opposaient entre eux. Restaient alors les clans Oda, Uesugi, Hojo et Date qui disposaient tous de domaines englobant de cinq à huit provinces. Il en allait de même pour les moines combattants Ikko-Ikki. Le petit clan Honma de Sado ne contrôlait quant à lui que trois provinces. La guerre était à présent totale et les Mori avaient l’avantage mais rien n’était encore sûr à ce moment-là : une coalition des petits clans pourrait finir par épuiser leurs forces militaires…

 

1569-1570

Ces deux années furent cruciales en raison des victoires décisives remportées par le clan Mori. Les armées Mori repoussèrent une armée de moines Ikko-Ikki avant de s’emparer de la province d’Owari. Arrivées dans la province d’Omi, elles remportèrent ensuite une bataille décisive, en infériorité numérique (1.900 contre 2.400) face au clan Oda. Le château d’Owari, puissamment défendu par les Mori, fut assiégé par une redoutable armée de moines combattants (1.875 contre 2.300) puis par une armée Honma : les assiégeants se lancèrent à l’assaut du château et furent à chaque fois repoussés et exterminés. Les armées Mori purent alors lancer de nombreuses offensives qui leur permirent de conquérir les provinces d’Iga, d’Echizen, de Kaga et de Mikawa. La prise de cette dernière province, conjuguée aux deux victoires décisives remportées au cours de cette période, obligèrent les moines Ikko-Ikki à capituler.

 

1571

L’année 1571 fut une année de paix relative, sans grandes opérations militaires. Les Mori en profitèrent pour développer leur économie et asseoir leur influence dans les provinces récemment conquises.

 

1572

Il s’agit d’une année sombre, marquée par la trahison du clan Kikkawa , allié depuis vingt-cinq ans au clan Mori. Les Kikkawa signèrent une alliance secrète avec les ennemis des Mori et leur déclarèrent la guerre. Loin d’être surpris, les généraux Mori avaient songé à cette éventualité et préparé des troupes pour faire face à ce cas de figure. Une campagne éclair permit de les mettre au pas : les provinces de Bingo, de Kawachi, de Sanuki et de Bitchu furent prises par la force. La province de Bizen fut conquise grâce à la trahison d’un général Kikkawa qui se rallia aux Moris en échange d’une position au sein du clan. La province d’Iyo fut également conquise et confiée à un parent du clan Kono qui avait été chassé de ses domaines par le clan Chosokabe. Le clan Kikkawa, troisième puissance territoriale du Japon, était désormais confiné à la petite île aride d’Awaji.

Dans le même temps, des campagnes dans le nord permirent au clan de s’emparer de la province de Noto sur le clan Uesugi. Celui-ci répliqua en attaquant le château de Kaga qui fut pris mais la conquête Uesugi fut de courte durée puisque l’armée Mori reconquis la province quelques mois plus tard. Une autre armée attaqua le sud de la province de Shinano : la chute du principal château de cette région marqua la capitulation du clan Oda.

 

1573

De nouvelles campagnes dans le nord permirent aux Mori de prendre le contrôle des provinces d’Etchu et d’Hida et du nord de la province de Shinano. Leurs ennemis étant épuisés, ils n’opposèrent que guère de résistance. Une courte campagne sur l’île d’Awaji permit de détruire le clan Kikkawa qui avait honteusement trahi les Mori.

 

1574

Une année calme, uniquement marquée par une importante victoire mori sur le clan Date dans la province frontalière de Mikawa. A partir de 1574, le daimyo Mori décida de ralentir le rythme de ses conquêtes afin de christianiser et de développer économiquement toutes les provinces récemment conquises. Il craignait en effet qu’une avancée trop rapide ne permette à certaines provinces de se révolter contre leur nouveau maître et sa religion.

 

1575

La province de Totomi fut prise sur des rebelles chrétiens.

 

1576

La province de Totomi fut défendue face à une attaque du clan Hojo. L’armée ennemie fut facilement repoussée. Le clan Mori s’empara facielement de la province d’Echigo qui avait sombré dans le chaos.

 

1577

Le clan Kono, vassal des Mori, fut reversé par des rebelles chrétiens, cinq années après avoir été restauré par le clan Mori. Le daimyo Kono avait refusé de se convertir alors que toute la population locale était devenue chrétienne. Il fut chassé de ses terres par une révolte populaire. Rétablissant l’ordre, le clan Mori mâta la révolte mais ne rétablit pas les Kono, estimant qu’ils s’étaient montrés incapables de gérer le domaine qui leur avait été attribué. La province d’Iyo devint donc un domaine du clan Mori.

Au terme d’une campagne dans le nord, le clan s’empara de la province de Suruga sur la famille Hojo.

 

1578

La province de Kai fut conquise et confiée à un descendant du clan Takeda qui devint vassal des Mori.

 

1579

La province d’Izu fut prise par les armées Mori, ce qui affaiblit encore un peu plus le clan Hojo. La même année, elles entamèrent le siège du château de Kozuke, tenu par le clan Yamanouchi.

 

1580

Le clan Yamanouchi tenta une sortie désespérée et fut écrasé, la province de Kozuke tombant dans le giron des Mori. La province d’Izu, possession des Hojo, fut également conquise cette année-là.

 

1581 

La débâcle Hojo se poursuivit avec la perte de la province de Musashi au profit des Mori. Cette année fut également marquée par un événement heureux : le mariage entre l’une des sœurs du daimyo Mori et le jeune daimyo Takeda, ce qui scella définitivement les liens entre les deux clans.

 

1582

La prise des provinces de Shimoza et d’Hitachi marqua la fin du clan Hojo et le fort affaiblissement de ses alliés Honma et Date. Opposés à une puissante armée Mori (3.600 Mori contre 2.700 Date), les Date furent en effet vaincus dans la province de Shimoza et repoussés vers le nord. Le clan vécut également une année difficile : son économie était exsangue en raison du blocus opéré par une puissante flotte Mori tout autour de son île de Sado. Le daimyo fit venir secrètement une petite flotte pour essayer de fuir l’île et de débarquer sur Honshu à la tête de son ost. Les navires Honma furent repérés et coulés, entraînant avec eux les troupes d’élite Honma et la plupart des membres du clan.

Désormais, les Mori n’avaient plus véritablement d’opposants. La guerre se terminerait sans doute rapidement…

 

1583

Profitant de l’affaiblissement du clan Honma, les Mori prirent leur bastion, l’île de Sado. Cette année-là fut également marquée par l’arrivée à Hiroshima d’une lettre de Rome qui nommait le premier évêque du Japon : ce fut l’un des premiers missionnaires portugais à avoir débarqué à Hiroshima qui eut le privilège d’être nommé à cette fonction. L’agrandissement de l’église d’Hiroshima en cathédrale débuta au même moment.

 

1584

La cathédrale d’Hiroshima fut achevée, ce qui fut célébré par de grandes fêtes populaires. Désormais, plus de 90% des Japonais étaient chrétiens : une génération avait suffi à transformer les croyances du peuple japonais. Les richesses affluaient toujours plus nombreuses dans les domaines Mori qui s’ouvrirent au commerce avec l’île d’Ezo. Les flottes Date et Honma furent définitivement anéanties. Les armées Mori repoussèrent une petite force d’invasion Honma dans ce qui fut la dernière grande bataille de l’unification du Japon.

 

1585-1586

Ces années furent marquée par une période de paix et de stabilité. D’importants investissements furent consentis pour établir de véritables universités chrétiennes sur le modèle européen en plusieurs provinces. De même, les structures agricoles et routières furent améliorées à l’aide d’investissements massifs. En 1586, les armées Mori s’emparèrent de la province de Kazusa où régnait le chaos le plus total.

 

1587

Les missionnaires jésuites incitèrent les provinces sous contrôle Honma et Date à la révolte : les populations locales étaient très majoritairement chrétiennes mais leurs seigneurs étaient restés fidèles au bouddhisme shinto. Les révoltes se multiplièrent partout et, si certaines d’entre elles furent écrasées, elles finirent par avoir raison de ces deux clans qui disparurent. Désormais, le clan Mori et ses vassaux Takeda étaient les deux seuls clans restants, le nord d’Honshu étant plus ou moins sous de petits potentats chrétiens.

 

1588-1596

Ces huit longues années furent marquées par la paix et la prospérité. Les domaines Mori furent développés au summum de leurs capacités, produisant autant de richesses qu’il était possible de le faire. Partout, ports, fermes, marchés, tavernes, routes, entrepôts furent perfectionnés à l’aide d’importants investissements. La situation aux frontières resta stable.

 

1597

Cette année marqua la fin de l’unification du Japon. Le clan Mori décida d’en finir avec les potentats chrétiens du nord et lança une offensive victorieuse sur la province de Shimotsuke. Saisis de peur, les autres rebelles chrétiens rendirent immédiatement les armes, certains d’entre eux arrivant même obtenir un maintien dans leurs fonctions. Tous les domaines étaient soumis l’autorité personnelle du Shogun, Mori Takamoto, mais il confia l’administration des provinces à ses fidèles généraux, à ses frères et à ses fils en guise de remerciement pour leur implication dans la victoire. Seule la province de Kai, contrôlée par le clan Takeda, vassal des Mori, disposait d’un statut spécifique et d’une indépendance toute relative. C’est également dans cette province que subsista quelque peu le bouddhisme shinto, sous l’impulsion de seigneurs refusant de se convertir dans l’immédiat au christianisme.

De 1545 à 1597, le visage du Japon s’était transformé radicalement, pays divisé, affaibli, appauvri, il était devenu une puissance régionale incontournable, capable de rivaliser avec le voisin chinois. Les lourds investissements consentis par le shogunat Mori provoquèrent un véritable boom économique et un développement important des villes. Au cours de cette période, la croissance démographique fut également très importante dans l’archipel. L’économie fut non seulement dopée par le développement d’infrastructures au Japon  mais aussi par le commerce avec l’étranger : très tôt, le clan puis le shogunat a instauré des contacts avec le reste de l’Asie et avec la lointaine Europe ainsi qu’avec ses colonies américaines. Nombreux furent les marchands japonais qui firent fortune. Le pays bénéficia en outre du climat de paix retrouvée : toutes les provinces étant contrôlées par un même homme et partageant la même religion, le Japon retrouva enfin sa stabilité. Sur le plan extérieur, le Japon n’avait rien à craindre de ses voisins : ayant vite appris des Européens, les Japonais sous l’égide du shogunat Mori disposaient d’une des armées les plus modernes au monde constituée de valeureux samouraïs formés à l’art de la guerre mais aussi de milliers d’arquebusiers, de canons et de dizaines de navires construits à l’européenne.

Une ère de prospérité s’ouvrait pour le pays…

15 septembre 2013

Victoire Nagaoka

Été 1864

Notre pays est sur le point de sombrer dans la guerre civile et l’anarchie. Après 250 années de paix sous la juste domination des shoguns Tokugawa, des mouvements de rebellions se sont développés dans tout le Japon, principalement à l’instigation des clans Satsuma, Chosu, Tosa et Saga. Certains manifestent leur mécontentement envers le shogunat, d’autres leur haine de la famille Tokugawa, d’autres encore leur rejet de l’ouverture du pays aux étrangers. 

Notre clan, les Makino de Nagaoka, soutenons le shogun. Les Tokugawa nous ont attribué notre fief il y a bien longtemps de cela et nous leur avons montré en retour notre soutien indéfectible. C’est désormais à mon tour, à moi, Makino Tadayuki, daimyo d’Echigo, de me montrer digne de ma charge et de soutenir le shogun. L’ouverture négociée du Japon est une bonne chose, même s’il faut que nous révisions les traités une fois que nous aurons fortifié notre armée et notre économie. Mais cela ne peut se faire tant que le pays est divisé. La guerre est inévitable.

 

Automne 1864

Nous avons mis nos armées en marche. Nous sommes parmi les seuls domaines favorables au shogun à disposer d’une armée relativement moderne, raison pour laquelle notre soutien au shogunat est si important.

J’ai pris le commandement d’une armée et j’ai pris possession du nord de la province de Shinano, au nom du shogun. Mon fils, Tadakuni, a démontré ses grandes capacités de général en s’emparant des provinces d’Etchu, d’Hida et de Mino.

Notre fidèle général Tsuginosuke Kawai a pour mission de garder la forteresse de Nagaoka pendant nos campagnes.

Nous avons considérablement renforcé les positions du shogunat au sud d’Edo.

 

Hiver 1864-1865

Nous venons d’ouvrir notre première école d’officiers à l’occidentale, à Nagaoka. Nous disposons également d’une école d’artillerie à Mino. Ces nouvelles technologies occidentales nous seront bien utiles pour venir à bout des partisans de l’empereur. Nous n’oublions toutefois pas nos racines : plusieurs dojos de samouraïs existent sur notre territoire et nous avons recruté plusieurs de ces valeureux guerriers pour repousser les charges de la cavalerie ennemie.

 

Mai 1865

Nous sommes entrés en guerre contre le puissant clan Matsumoto qui menaçait Edo. L’invasion du sud de la province de Shinano fut mouvementée. Notre clan remporta deux grandes victoires dans cette province : celle de Iida et celle de Matsumoto. Ce furent les deux plus grands affrontements que nous avons menés à ce jour, des milliers d’hommes étant engagés de part et d’autres.

Parallèlement, nous avons signé une grande alliance, l’alliance du nord, avec les clans d’Aizu, d’Obama et de Morioka. Les domaines de Jozai, Sado, Yodo et de Matsumae nous rejoignirent dans notre lutte, sans toutefois entrer formellement dans notre alliance.

 

Août 1865

Le général Tsuginosuke Kawai a mené une audacieuse offensive sur la province de Totomi et s’en est emparé. Désormais, nous coupons le Japon en deux. Les rebelles impériaux ne pourront atteindre Edo par voie de terre sans traverser nos domaines. Le clan Sendai, au nord de la province de Mutsu est bien favorable à la restauration de l’empereur mais il est trop faible pour menacer notre capitale.

 

Automne 1865

Le clan Matsumoto semble à bout de souffle. Nous avons facilement conquis la province de Suruga tandis qu’ils étaient chassés par nos alliés du clan Aizu de la province de Kai.

 

Hiver 1865-1866

J’ai définitivement mis au pas le clan Matsumoto en m’emparant de la province de Mikawa. Dans le nord, le clan Morioka a écrasé le clan Sendai. Désormais, le nord du Japon, depuis Ezo jusqu’à Kyoto, est aux mains des loyaux sujets du shogun. Dans le sud, la situation est moins réjouissante : le clan Shimazu de Satsuma et ses alliés du domaine de Saga ont conquis la totalité de l’île de Kyushu et opéré un débarquement dans le sud d’Honshu. Les îles de Shikoku et d’Awaji sont aux mains du clan Tosa et de ses alliés. Les partisans de l’empereur pullulent dans la région. Il est temps de prêter main forte aux clans restés fidèles au shogun dans cette région.

 

Avril 1866

Nous préparons notre grande offensive vers le sud. Nous pourrons compter sur l’aide des Français, loyaux alliés du shogunat, qui ont établi un important comptoir commercial à Nagaoka. Ces nouvelles relations commerciales et militaires ne pourront que nous être profitables.

Deux nouveaux généraux nous ont rejoint récemment mais ils me semblent fort ambitieux et je ne leur fait guère confiance. Pour l’heure, je les ai chargé de commander des garnisons de faible ampleur, en attendant de m’assurer de leur loyauté.

 

Juillet 1866

Notre campagne militaire dans le sud est un véritable succès mais le prix à payer est lourd. Nous avons perdu des centaines d’hommes dans les combats que nous avons dû mener. Mon fils s’est emparé du petit domaine de Tajima au terme d’une bataille difficile menée face à une armée supérieure en nombre. De mon côté, j’ai cherché à envahir les domaines du clan Sayama qui menaçait Kyoto. Deux batailles furent nécessaires pour m’emparer de la province de Yamato. Mes hommes sont épuisés, il va falloir que je leur laisse le temps de panser leurs blessures avant de poursuivre mon offensive.

 

Hiver 1866-1867

J’ai surpris le clan Sayama en attaquant Osaka en plein hiver. La prise de cette puissante cité marchande m’a permis de dominer toute la province de Kawachi. Le clan Sayama est désormais aux abois et Kyoto est mieux protégée que jamais des visées des partisans de l’empereur.

 

Printemps 1867

Tadakuni, mon fils, m’a rejoint à Osaka puis s’est emparé de Kii : le clan Sayama est anéanti. Le clan Shimazu de Satsuma, le plus fervent soutien de l’empereur se montre toutefois de plus en plus dangereux et menace notre province de Tajima. Il ne fait nul doute qu’après leur victoire sur Kyushu et dans le sud d’Honshu, les membres de ce clan envisagent de marcher sur Kyoto. Heureusement, notre plus grande flotte a anéanti la leur, dans une épique bataille navale au large de Tajima. C’est la plus grande bataille navale engageant des navires modernes ayant eu lieu au Japon à ce jour.

Nous nous préparons à attaquer le domaine de Satsuma. Nous renforçons donc nos garnisons dans le sud, à Osaka et en Tajima, mais aussi dans le nord, dans les provinces d’Echigo et de Mino, afin de prévenir toute attaque surprise. Nous avons par ailleurs consacré de nombreuses ressources au développement économique de nos domaines, en implantant de nombreuses industries et en développant les infrastructures portuaires. Une ligne de chemin de fer relie désormais les provinces de Suruga et d’Owari : on n’arrête pas le progrès, bien que certains s’y opposent de toutes leurs forces…

 

Automne 1867

Les armées combinées de mon fils et de moi-même ont conquis facilement la petite province d’Inaba, avant de marcher sur la province d’Hoki. Le daimyo Shimazu, son fils et son meilleur général, Saigo Takamori, s’étaient enfermés dans la capitale de cette province : Kurayoshi. Tadakuni et moi les assiégeons.

 

Hiver 1867-1868

Les forces du domaine de Satsuma ont tenté une sortie désespérée de Kurayoshi. Leur armée, inférieure en nombre et affaiblie par plusieurs mois de siège, fut anéantie. Aucun de leurs chefs ne put s’enfuir, si bien que le clan est désormais décapité. Dans la foulée, nous avons assis notre domination sur la province d’Hoki.

 

Février 1868.

Tadakuni s’est facilement emparé de la province de Mimasaka. Le clan Shimazu, bien que très affaibli, n’en reste pas moins un adversaire redoutable qui a mis en place une guerre à outrance le long de nos voies commerciales. Nos flottes tentent de combattre tant bien que mal leurs actes de piraterie…

 

Mars 1868

Dans la foulée de sa victoire en Mimasaka, Tadakuni s’est emparé de la province de Bizen. Il y a installé des vasaux, fidèles au shogunat.

 

Avril 1868 

Les samouraïs de la province de Mimasaka se sont révoltés contre notre domination, contre le shogunat et contre la modernité que nous tentons d’imposer. Ils ont pillé la région de fond en comble, sans toutefois oser s’attaquer à nos places fortes.

 

Été 1868 

La révolte de Mimasaka a été mâtée dans le sang par Tadakuni. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, nos amiraux nous ont appris que les mers étaient désormais pratiquement sûres : l’essentiel de la flotte de Satsuma a été anéanti. Nous détenons désormais la suprématie maritime.

 

Automne 1868 

Mes armées se sont emparées d’Iwami. Je ne suis désormais plus très loin de la pointe sud d’Honshu. Se rendant compte de notre puissance, le clan Tosa, favorable à l’empereur, attaqua nos vassaux en Bizen. Nous leur avons à notre tour déclaré la guerre, avec le soutien de l’alliance du nord. La guerre risque désormais d’atteindre l’île de Shikoku…

 

Fin de l’automne 1868

Je me suis emparé de la ville d’Hagi, dans la province de Nagato, ancien fief du clan Mori qui est à l’origine de cette guerre civile. Désormais, nous avons atteint la pointe sud d’Honshu. La guerre est cependant loin d’être finie : tandis que mon fils s’emparait de la province de Bizen, le clan Tosa marchait dans son dos pour conquérir notre fidèle province de Mimasaka. La situation dans le sud de l’île est plus que confuse…

 

Février 1869

La nouvelle année a amené son lot de succès. Nos forces ont mené une offensive depuis Osaka pour conquérir la province d’Iga qui était tombée aux mains de samouraïs rebelles, nostalgiques de l’époque où les étrangers n’avaient pas accès à nos ports de commerce. La rébellion fut impitoyablement écrasée.

Mon fils a soumis son armée à des marches forcées, depuis la province de Bizen vers celle de Mimasaka qu’il a pu reconquérir, avant d’éliminer définitivement le corps expéditionnaire que le clan Tosa avait envoyé dans la région. Une offensive de moindre envergure permit dans le même temps à l’une de nos armées de s’emparer la province de Bitchu, où nous avons restauré l’autorité du clan Mastsuyama, et de celle de Bingo.

Ces conquêtes causèrent un grand désarroi dans les rangs du clan Shimazu de Satsuma. J’en profitai pour mener une offensive surprise dans la province de Suo, ce qui me permit d’y restaurer le clan Iwakuni.

Les clans Iwakuni et Matsuyama nous sont tout dévoués : il ne fait aucun doute qu’ils se comporteront en fidèles vassaux.

 

Avril 1869

A la tête de mes armées, je me suis emparé de la province d’Aki. Désormais, le clan Satsuma est définitivement chassé d’Honshu. Un débarquement sur l’île de Kyushu est envisageable…

 

Automne 1869

Après avoir consacré l’été à renforcer et à entraîner nos armées, nous avons opéré un double débarquement. Mon fils débarqua son armée dans l’île de Shikoku pour en chasser le clan Tosa. Il s’est emparé presque sans coup férir de la province de Sanuki et envisage à présent de marcher sur la province de Tosa, le bastion historique du clan. Pendant ce temps, j’ai repoussé une contre-attaque du clan Satsuma dans la province de Nagato avant d’opérer une offensive dans l’île de Kyushu. Cette contre-offensive me permit d’établir une tête de pont dans l’île en conquérant la province de Buzen.

 

Fin de l’automne 1869

Je me suis emparé de la province de Bungo, dans laquelle j’ai restauré le clan Oka, fidèle soutien de l’empereur qui avait été mis au pas par le clan Satsuma. Mon fils est parvenu de son côté à annexer la province de Tosa : la moitié de Shikoku est sous notre contrôle.

Satisfait de nos progrès, le shogun nous a nommés comme champions de sa cause et désormais tous ses partisans nous ont définitivement ralliés. L’empereur, désespéré, a placé tous ses espoirs dans le clan Saga qui est chargé d’arrêter notre progression à l’aide de ses armées et de ses flottes modernes. Je ne pense pas qu’il constituera un grand obstacle, tant ses domaines sont petits en comparaison des nôtres…

 

Début 1870

Le clan Saga subit un revers dans la province d’Ise qui fut conquise en plein hiver par notre général Amako Tadamasa. Il était indispensable de s’emparer au plus vite de cette province, véritable enclave impériale en plein cœur d’Honshu. Elle permettait aux navires du clan Saga de se ravitailler et de frapper dans cette zone. Sans parler du risque d’une offensive surprise sur Kyoto qui aurait pu raviver les espoirs des partisans de l’empereur…

Bien qu’affaibli, le clan Saga bombarda abondamment notre province de Mikawa, en provoquant des dégâts matériels et humains considérables. La flotte que nous avions envoyée contre la leur fut repoussée, ce qui est inquiétant car cela leur laisse la voie libre pour bombarder nos côtes. Néanmoins, leur flotte est très affaiblie et ne dispose plus de port d’attache dans la région, suite à la prise de la province d’Ise. J’espère que nous aurons chassé d’ici peu cette flotte de nos eaux…

Le clan Tokushima, favorable à l’empereur, nous a également déclaré la guerre. J’espère qu’il ne nous posera pas trop de problèmes dans le cadre de notre compagne sur l’île de Shikoku…

Quant à moi, je me suis emparé de la province d’Higo, sur l’île de Kyushu, dans laquelle j’ai dû faire face à une forte opposition au shogunat et à la modernité. Il nous faut mettre au pas ces rebelles.

 

Avril 1870

Mon fils n’a pu s’emparer de la province d’Iyo et vaincre ainsi définitivement le clan Tosa. Il a préféré battre en retraite pour le moment et recruter des renforts avant de mener une ultime offensive contre ce clan jadis puissant.

Ma campagne est par contre succès. Le clan Saga recule toujours plus : je me suis emparé presque sans coup férir de la ville de Fukuoka et de toute la région environnante. Il ne reste plus qu’à marcher sur leur bastion de Nagasaki pour les soumettre définitivement. Plus que jamais, la victoire est à portée de main ! Vive le shogun !

 

Juillet 1870

Ma marche sur Nagaski se poursuit : mes armées ont conquis sans grand mal de la province d’Hizen en juin. Mon fils s’est quant à lui finalement emparé de la province de Iyo : le clan Tosa, l’un de nos adversaires les plus coriaces, n’est plus.

Malheureusement, nous devons faire face à une contre-attaque du clan Satsuma qui a chassé le clan Oka de la province de Bungo… Il va falloir intervenir rapidement sous peine de voir la famille Shimazu menacer nos arrières !

 

Septembre 1870

Un petit corps expéditionnaire s’est emparé de la province et y a rétabli une seconde fois le clan Oka, repoussant ainsi une bonne fois pour toutes le clan Satsuma vers la province de Hyuga. Dans le même temps, j’ai mis le siège devant la ville de Nagasaki : le clan Saga, champion des forces impériales, est désormais acculé.

Sur l’île de Shikoku, tout se passe pour le mieux : le général Amako Tadamasa a débarqué son armée dans la province d’Awa qu’il a conquise sans grand mal. Le clan Tokushima n’est plus. Seuls trois clans nous résistent encore : les Saga (Nagasaki et Goto), les Satsuma (Satsuma, Osumi et Hyuga) et leurs vassaux Tanegashima (Tanegashima). Des rebelles anti-occidentaux occupent également l’île d’Awaji.

 

Octobre 1870

Ca y est : Nagasaki est tombée. Les forces Saga ont tenté une sortie qui s’est avérée à ce point désastreuse que la ville est tombée entre nos mains. Le clan Saga, désormais relégué dans la petite île de Goto, n’a plus les moyens d’entretenir une armée et de faire la guerre. Il a capitulé dès l’annonce de la chute de la ville.

Dans la foulée, les clans Satsuma et Tanegashima ont suivi en se soumettant à leur tour à l’autorité du shogunat Tokugawa. Seuls les samouraïs rebelles d’Awaji résistent encore mais nos flottes les bombardent depuis plusieurs mois, si bien que les armées shogunales dirigées par mon fils ne devraient en faire qu’une bouchée. La guerre est pour ainsi dire finie. Le shogunat a triomphé et, heureusement pour le Japon, l’empereur restera cantonné à sa fonction religieuse.

Le shogunat sort renforcé de cette longue guerre et est plus que jamais décidé à moderniser le pays, avec l’aide de nos amis français. La famille Tokugawa n’a pas oublié ce qu’elle doit à notre clan puisque mon fils et moi-même venons de recevoir nos nominations en tant que ministres de la guerre et du développement économique. Une nouvelle page de l’histoire du Japon est à écrire et il ne fait nul doute que le clan Makino de Nagaoka y aura son rôle ! 

15 septembre 2013

Victoire Uesugi

Voici venu le temps de conter comment le clan Uesugi a unifié le Japon et comment son seigneur, Uesugi Kenshin, est entré dans la légende.

Notre histoire commence en 1545. A cette époque, les Uesugi forment un clan faible : ils ne dominent qu’une seule province, Echigo, bien que celle-ci soit étendue et assez prospère ; ils sont par ailleurs divisés par une querelle de succession au sein du clan. A la mort du seigneur Uesugi, certains vassaux décidèrent de soutenir les prétentions d’Uesugi Kenshin, un lointain parent du défunt seigneur, contre celles de son héritier légitime, faible de corps et d’esprit. S’ensuivit une guerre civile entre les deux factions. En cette année 1545, Kenshin mena ses troupes à la victoire lors de la première bataille de Nagaoka, une victoire qui lui permit d’unifier le clan sous sa bannière.

Le clan unifié, Kenshin lança de grands travaux en Echigo, modernisant les routes, agrandissant le port, augmentant les fortifications de son château. Il ne négligea pas par ailleurs d’enrôler des troupes pour attaquer le clan Jinbo d’Etchu avec qui son clan était en guerre depuis plusieurs années déjà. La campagne contre ce clan fut aisée, Kenshin assiégea le château du clan ce qui força le daimyo adverse à une sortie désespérée au cours de laquelle il fut défait.

Uesugi Kenshin porta ensuite son attention sur la province de Kosuke. Celle-ci était le fief de fidèles vassaux des Uesugi mais ils avaient été attaqués et détruits par le clan Satomi, alors que les Uesugi étaient en campagne contre les Jinbo. Kenshin mena donc ses armées contre le clan Satomi et les chassa de Kosuke.

En 1549, le clan Uesugi était donc à la tête de trois provinces. Il semblait fort prospère et son influence s’étendait jusqu’à la lointaine île d’Ezo avec qui il entretenait des relations commerciales. Le clan était cependant plus faible que jamais en raison de l’existence d’une puissante coalition : les clans Takeda, Hojo et Imagawa s’étaient alliés et avaient conquis plus d’un cinquième du Japon en contrôlant chacun quatre ou cinq provinces, dont l’essentiel du Kanto. Le clan Imagawa avait même écrasé les puissants clans Tokugawa et Oda. La menace pour le clan Uesugi était réelle et il aurait été incapable de lutter seul contre une telle coalition. C’est pourquoi le clan se rapprocha de la famille Satake qui était à la tête de trois provinces et entretenait des relations plus que tendues avec ses voisins Hojo.

Dès la fin de l’année 1549, la guerre tant redoutée éclata : les Hojo déclarèrent la guerre aux Satake qui appelèrent à l’aide les Uesugi, qui répondirent à l’appel. Les Hojo étaient de leur côté soutenus par Takeda Shingen qui souhaitait s’emparer des domaines Uesugi. Par chance pour les clans Uesugi et Satake, le clan Imagawa restait pour l’heure en dehors du conflit.

Uesugi Kenshin, ne sachant où Shingen déciderait de frapper, rassembla toutes ses forces dans son château d’Echizen, ne laissant que de très faibles garnisons dans les provinces de Kozuke et d’Etchu. Grand bien lui en pris car, dès le printemps 1550, Takeda Shingen lançait son armée d’élite sur les terres Uesugi et marchait directement sur l’Echizen depuis le nord de la province de Shinano. C’est alors qu’eut lieu la seconde bataille de Nagaoka.

Les forces des Takeda étaient légèrement supérieures en nombre à celles des Uesugi, de dix pourcents environs. Les Takeda jouissaient d’une meilleure puissance de feu car ils disposaient de samouraïs armés d’arc tandis que les archers Uesugi n’étaient que de simples ashigaru. Les Takeda avaient également l’avantage de disposer de quelques unités de cavalerie, ce dont étaient démunies les forces des Uesugi. Toutefois, les Uesugi pouvaient compter sur leur infanterie, moins nombreuse mais plus puissante que celle de leurs adversaires, notamment en raison de la présence de moines bouddhistes et de samouraïs équipés de yari dans ses rangs. En outre, Kenshin eut l’intelligence d’attendre que son adversaire prenne l’initiative : l’impétueux Takeda Shingen, confiant suite à ses nombreuses conquêtes, lança sans attendre l’assaut du château Uesugi. Les forces de Kenshin étaient puissamment retranchées et décimèrent les vagues successives d’ashigarus que Takeda Shingen envoyait escalader les murs du château. Bien qu’elle faillit plier à deux reprises, l’armée Uesugi tint le choc avant de lancer une sortie qui surprit l’armée Takeda. A la fin de la journée, la victoire des forces Uesugi était totale. Certes, un bon tiers de leur armée gisait sur le champ de bataille. Mais, en face, l’armée Takeda avait été entièrement exterminée. Mieux encore, Takeda Shingen et son frère comptaient parmi les victimes. Le clan Uesugi venait de remporter l’une des batailles les plus importantes de son histoire.

Après quelques mois de repos, bien nécessaire au recrutement de renforts, Kenshin se mit en marche et envahit le nord de la province du Shinano. Ce faisant, il vainquit une armée Takeda commandée par l’héritier de Shingen qui périt lors de la bataille. Le clan Takeda, jadis le plus puissant du Japon, était désormais extrêmement fragilisé et contraint d’adopter une stratégie défensive…

Deux années de guerre furent néanmoins nécessaires pour mettre au pas le clan Takeda, notamment en raison de l’attaque du clan Hojo sur la province de Kozuke. Une fois encore, Uesugi Kenshin démontra toutes ses capacités de stratège en affrontant le daimyo Hojo dans les forêts séparant le Shinano et le Kozuke : bien qu’en infériorité numérique, il utilisa au mieux le terrain boisé pour surprendre les puissantes unités d’archers Hojo. Le daimyo Hojo ayant été tué dans la bataille, son clan se montra plus discret, d’autant plus qu’il devait affronter dans le même temps une offensive Satake. Ce répit permit au clan Uesugi de reconquérir le Kozuke, d’annexer définitivement le nord de la province de Shinano puis de s’emparer du bastion Takeda de Kai. Dans le même temps, Uesugi Kenshin avait ordonné à son frère, resté en Echigo, d’envoyer au gouverneur d’Etchu une unité de samouraïs armés de yari. Le gouverneur d’Etchu, à la tête d’une armée constituée d’ashigarus et de cette unité de samouraïs, put alors marcher sur la province d’Hida et s’en emparer. Le clan Takeda était aux abois et il ne put que livrer une ultime bataille, désespérée, pour tenter de conserver son ultime point d’ancrage, dans le sud de la province de Shinano. Uesugi Kenshin fut sans pitié et vainquit le dernier seigneur Takeda qui se fit seppuku. La victoire du clan Uesugi était totale et ses revenus s’étaient considérablement accrus, ce qui permit à Kenshin de lancer de nouveaux investissements en Echigo et en Echu, tout en renforçant ses garnisons. Uesugi Kenshin dominait à présent dix pourcents du Japon, ce qui faisait de lui le deuxième clan le plus étendu du Japon. Son principal rival semblait être le clan Imagawa, à la tête de onze provinces, qui était pratiquement en mesure de marcher sur Kyoto. Mais pour l’heure, les Uesugi avaient un autre ennemi à vaincre : le clan Hojo…

L’offensive conjuguée des clans Satake et Uesugi contre un clan Hojo affaibli suite à la défaite et à la mort de son daimyo fut une véritable promenade de santé. Le clan Satake, dont le bastion d’Hitachi était fort proche des domaines Hojo, s’adjugea la majeure partie de ceux-ci. L’armée d’Uesugi Kenshin arriva assez tardivement dans la région et dut se contenter du château d’Odawara, en Sagami.

Pour la première fois depuis une quinzaine d’années, le clan Uesugi était en paix. Ses ennemis avaient tous été détruits. A ses frontières se trouvaient des alliés, tels que le clan Satake ou les moines ikko-ikki avec qui le clan avait signé un pacte d’alliance peu de temps auparavant. Le clan Imagawa faisait preuve, quant à lui, d’une neutralité bienveillante, assortie d’importants échanges commerciaux, vis-à-vis des Uesugi. Kenshin profita de ce répit pour développer l’économie de ses domaines, en améliorant l’ensemble du réseau routier et en développant considérablement l’agriculture. Il construisit un imposant port de commerce et une guilde de marchands en Etchu, tout en développant les marchés de la province de Kozuke.

L’accalmie ne fut cependant que de courte durée car Kenshin avait toujours soif de conquête. Il lança une offensive éclair contre le clan Honma de l’île de Sado : tandis que lui-même débarquait sur l’île de Sado à la tête de ses troupes d’élites, son frère Murakage envahissait la pointe septentrionale de la province de Dewa qui était également aux mains des Honma. En quelques mois, ces deux régions prospères étaient aux mains du clan Uesugi. L’attention de Kenshin se tourna alors vers le clan Hatekayama qui voyait d’un mauvais œil l’arrivée de son clan dans le nord d’Honshu.

Avant même que Kenshin ne puisse lancer son attaque envers les domaines des Hatekayama, ceux-ci furent vaincus par le clan Satake. Kenshin s’inquiétait grandement de la montée en puissance de son allié. Désormais, quatre clans se divisaient l’essentiel du Japon : les moines Ikko-Ikki, les Imagawa, les Satake et les Uesugi. Kenshin craignait qu’en cas d’offensive vers le sud, les Satake ne finissent par le trahir, et que les domaines Uesugi soient pris entre le marteau et l’enclume. Pire encore, le clan Satake pouvait facilement marcher sur les provinces clefs d’Echigo et de Sagami et décapiter le clan Uesugi. Kenshin se dit qu’il ne pouvait laisser un ennemi aussi puissant derrière lui s’il marchait vers Kyoto.

Il déclara donc la guerre à ses alliés d’hier. S’ensuivit une longue guerre de quatre années durant laquelle pas moins de cinq armées Uesugi firent campagne. Si la plupart des affrontements qui marquèrent cette guerre furent des sièges et des escarmouches de faible à moyenne ampleur, il convient toutefois de signaler deux batailles critiques. La première eut lieu au début du conflit dans le sud de la province de Mutsu : elle vit Uesugi Kenshin affronter le daimyo Satake dans ce qui restera l’un des plus grands affrontements de samouraïs de cette époque. Les deux armées étaient de taille égales mais celle des Satake était légèrement supérieure en qualité, étant constituée exclusivement de samouraïs. Kenshin pouvait cependant compter sur des renforts venant d’une seconde armée qui, par chance, put prendre l’armée Satake par le flan. La bataille fut extrêmement indécise mais finit par tourner à l’avantage du clan Uesugi. L’armée Satake fut presque anéantie, avec plus de nonante pourcents de pertes tandis que celle des Uesugi était obligée de marquer une pause, avec des pertes de l’ordre de septante pourcents. Cette bataille fut surtout marquée par la mort du daimyo Satake ce qui perturba fortement l’organisation de ce clan. La seconde bataille décisive eut lieu en Kozuke lorsque l’héritier du daimyo défunt tenta de porter le conflit en terre Uesugi. A la tête d’une puissante armée, il lança un assaut sur le château Uesugi de la province de Kozuke, dont la garnison était nombreuse mais essentiellement constituée d’ashigarus (Kozuke étant une province essentiellement commerçante). Le vassal de Kenshinqui commandait la garnison, le général Usami,  fit preuve d’un courage extraordinaire et ses hommes se battirent avec l’énergie du désespoir pour finir par repousser l’offensive ennemie. Après cette deuxième défaite stratégique, le clan Satake ne put que se défendre, tant bien que mal, et finit par capituler.

Le clan Uesugi était plus puissant que jamais. A la tête de vingt provinces, il dominait près d’un tiers du Japon. Le reste du Japon était occupé par les Ikko-Ikki (treize provinces) et les Imagawa (neuf provinces) ainsi que par plusieurs clans de moindre importance qui se partageaient le sud de l’archipel (Choskabe, Ouchi, Itto, Urakami…). Les Uesugi étaient cependant devenus assez impopulaires du fait de leur terrible puissance et de leur attaque d’un clan qui était leur allié peu de temps auparavant. La guerre était loin d’être finie…

Kenshin prit quelques années pour préparer son offensive contre le clan Imagawa. Il devait réorganiser ses garnisons en fonction des nouvelles frontières des domaines Uesugi. Il tenait aussi à renforcer l’économie du clan, s’attendant à de grandes difficultés financières en cas de guerre généralisée. Il harmonisa donc l’agriculture dans l’ensemble de ses domaines, important les pratiques agraires les plus récentes dans les régions qui ne les appliquaient pas encore. Il développa également le réseau routier, les ports, construisit de nouveaux temples bouddhistes et de nouveaux marchés.

Après plusieurs années de préparation, la grande offensive fut lancée, de concert avec les moines Ikko-Ikki qui étaient en guerre depuis plusieurs années avec le clan Imagawa. Sur le plan militaire, la campagne ne posa aucun problème : les armées Imagawa furent véritablement balayées. Sur le plan économique par contre, le clan faillit s’effondrer : la déclaration de guerre au clan Imagawa interrompit bien évidemment les échanges commerciaux que clan entretenait avec les Uesugi, ce qui appauvrit Kenshin. Pire encore, les Imagawa, dont les flottes étaient puissantes, se mirent à piller systématiquement les navires marchands Itto et Ikko-Ikki qui se faisaient route vers les domaines Uesugi. A cela, il faut ajouter un accroissement très rapide et très significatif du territoire, sans que la bureaucratie ne soit en mesure de suivre. Le clan fut très proche de la banqueroute et Kenshin dut se résoudre à augmenter le niveau d’imposition : la mesure passa bien dans les domaines conquis de longue date mais certaines provinces ayant appartenu aux Satake et surtout celles récemment conquises sur les Imagawa furent parcourues par des mouvements d’agitation importante. Usant tantôt de diplomatie tantôt de répression, le clan Uesugi parvint à maintenir la paix dans ses domaines et l’équilibre de ses finances. Seule la province de Mikawa se souleva et porta au pouvoir un Tokugawa, lointain parent de la famille qui régnait jadis sur ces terres. Le général Usami réprima la révolte au terme d’une bataille épique lors de laquelle il périt. Kenshin honora le souvenir de ce général qui, par deux fois, avait joué un rôle décisif dans l’histoire du clan.

Lorsque les Ikko-Ikki s’emparèrent de la province de Settsu, le clan Imagawa fut une fois pour toutes anéanti. La paix était rétablie dans le nord du Japon. Kenshin, qui avait conquis la province d’Omi, était désormais en mesure de marcher sur Kyoto. Le temps pressait car, au sud, le clan Chosokabe montait en puissance : après avoir unifié Shikoku, il avait opéré un débarquement dans le sud d’Honshu et vaincu le clan Ouchi pour ensuite s’attaquer au clan Itto de Kyushu et commencer à grignoter ses domaines. Les moines Ikko-Ikki disposaient également de très vastes domaines et représenteraient des adversaires de poids en cas de conflit. Pour l’heure, seule la prise de Kyoto semblait être un objectif aisé.

La prise de Kyoto ne posa aucun problème aux armées Uesugi bien aguerries. Peu de temps après cette conquête symbolique, l’empereur nomma Uesugi Kenshin shogun et exigea que tous s’unissent sous sa bannière. Malheureusement, les trois clans restants ne l’entendirent pas de cette oreille et refusèrent de ployer le genou devant le nouveau shogun. Les moines Ikko-Ikki rompirent même leur alliance avec les Uesugi.

Les trois clans qui s’opposaient encore au nouveau shogunat étaient divisés politiquement (ils se faisaient la guerre) et religieusement (les Itto étaient chrétiens, les Ikko-Ikki prônaient une forme radicale du bouddhisme, les Chosokabe étaient des bouddhistes shinto traditionnalistes) : Kenshin pensait pouvait profiter de cet avantage. Malheureusement pour lui, ils firent taire leurs divergences de point de vue, signèrent la paix et se liguèrent contre Uesugi Kenshin. Ce dernier ne tarda pas à réagir en s’emparant en quatre années à peine des provinces de Noto, Kaga, Echizen, Yamato, Ise, Iga, Settsu, Tajima et Wakasa, tout en restaurant le clan Sakai à Tamba. Cette campagne contre les Ikko-Ikki ne fut pas la plus aisée, loin s’en faut : par deux fois, Kenshin eut à affronter et à défaire une puissante armée de moines combattants. Ce fut toutefois son frère qui eut un rôle décisif en défendant héroïquement le château d’Osaka, dans la province de Settsu, face au daimyo Chosokabe à la tête de sa plus puissante armée.

En 1578, au terme d’une douzaine d’années de guerre, le parti des Ikko-Ikki fut anéanti par le clan Uesugi, suite à la chute de son dernier bastion dans la province d’Iwami. Lentement mais sûrement, le clan Uesugi avait grignoté le vaste territoire de ses ennemis, installant ses propres vassaux ou restaurant, çà et là, des seigneurs locaux (Amako, Urakami et Mori) à condition qu’ils jurent fidélité à Kenshin. Pour assurer définitivement la loyauté de ces nouveaux vassaux, Kenshin leur offrit ses filles en mariage, scellant définitivement les liens qui uniraient ces différents clans. Cette douzaine d’années avait également permis au clan de pérenniser sa situation économique en développant et en mettant en place de nouvelles théories économiques qui assurèrent une croissance certaines aux différentes villes sous son contrôle. La sécurisation des mers, conséquence directe de la construction massive de flottes qui caractérise cette époque, renforça également considérablement la stabilité économique du clan. Enfin, Kenshin s’efforça d’unifier religieusement ses domaines en répandant partout le bouddhisme shinto, en érigeant de nouveaux monastères et en recrutant massivement des moines prédicateurs. En cette année 1578, plus rien ne semblait pouvoir arrêter le clan Uesugi… Seuls les clans Chosokabe et Itto, fortement affaiblis, se trouvaient encore sur son chemin.

En 1580, le clan Itto fut écrasé par Kenshin et son fils, après qu’ils eussent opéré un débarquement sur l’île de Kyushu. Le clan Uesugi s’empara par la même occasion du monopole du commerce avec la Chine, la Corée et l’Indochine. Parallèlement, les vassaux Mori du clan débarquaient en Hyuga et en Bungo et en chassaient les Choskabe qui n’y avaient laissé que de faibles garnisons. En 1582, Uesugi Kenshin lança l’assaut final sur le clan Chosokabe, le seul à encore lui opposer une résistance. Lorsque son frère s’empara du château de Sanuki et se mit à marcher sur Tosa, le clan Chosokabe finit capituler.

Kenshin ne leur concéda que les provinces de Tosa et d’Iyo, confisquant le reste de leurs domaines pour les offrir à son frère qui l’avait loyalement servi. Il ajouta à ses domaines la moitié de l’île de Shikoku (Awa, Sanuki) et l’île d’Awaji. Il divisa les provinces situées au sud du Mimasaka entre ses différents vassaux et divisa le reste d’ Honshu entre ses fils et ses loyaux généraux. Lui-même supervisait tous ses vassaux depuis son immense château de Nagaoka, dans la province d’Echigo. Uesugi Kenshin, ce général d’exception, était parvenu, au terme de trente-sept années harassantes de combats, à unifier le Japon sous une seule et même autorité. L’empereur lui en était reconnaissant et reconnut son pouvoir en attribuant le titre de shogun à son fils aîné, lorsqu’il décida d’abdiquer des fonctions en 1587 afin de consolider l’avenir de sa dynastie. Une nouvelle page de l’histoire du Japon était à écrire…

Publicité
Publicité
15 septembre 2013

Victoire Satsuma

Japon, 1864. Voilà plus de 250 ans que les Tokugawa ont établi leur shogunat et dirigent d'une main de fer l'archipel. Leur règne ne fait cependant pas que des heureux : l'établissement du shogunat s'est fait au détriment de clans qui étaient jadis puissants et ont été obligés de se soumettre au nouveau pouvoir, qui les contrôle et les dénigre ouvertement. Lorsque les puissances occidentales obligèrent le Shogun Tokugawa à ouvrir les frontières du pays après plus de deux siècles d'isolationnisme, beaucoup comprirent que le changement était en marche : fallait-il se battre pour la modernisation du pays ou pour le maintien des traditions ? Fallait-il préserver le Shogunat Tokugawa, incapable de négocier avec les puissances étrangères, établir un nouveau Shogunat ou abolir cette institution et restaurer le pouvoir impérial ? Autant de questions qui divisèrent les seigneurs japonais.

En 1864, le clan Shimazu s'engagea clairement dans le parti favorable à la restauration de l'empereur et à la modernisation du Japon. Il était nécessaire de s'approprier les connaissances occidentales pour préserver l'indépendance du Japon, tout comme il était nécessaire d'abolir la tyrannie Tokugawa, tyrannie ne reposant que sur la perfidie de Tokugawa Ieyasu et de ses successeurs.

Les Shimazu commencèrent leur rébellion en confiance : ils possédaient depuis plusieurs siècles le vaste domaine de Satsuma, incluant les provinces de Satsuma et d'Osumi et ils avaient pour vassaux le petit clan Tanegashima. Leur capitale, Kagoshima, était la deuxième ville la plus prospère de Kyushu après Nagasaki.

Le premier objectif de Shimazu, dirigé en théorie par Shimazu Tadayoshi mais dans les faits par son père Hisamitsu, était d'unifier l'île de Kyushu sous la bannière impériale. Les forces favorables au Shogun étaient peu nombreuses dans la région et l'objectif pouvait être facilement atteint. C'était là du moins la théorie... Tandis que les forces du domaine de Satsuma s'emparaient de Hyuga et Bungo, leurs alliés du clan Saga se lancèrent dans une folle expédition vers Shikoku, laissant leur capitale Nagasaki, presque sans défense. Les ambitieux Oka, favorables au shogunat, s'emparèrent de l'ouest de l'île. Dans le même temps, le clan Chosu, autre allié régional des Shimazu, capitulait et le clan Tosa peinait à propager la cause de l'empereur à Shikoku.

C'est alors que l'action du clan Shimazu fut, pour la première fois, décisive. La révolte était en passe d'échouer mais les forces de Satsuma, dirigées par leur daimyo officiel, Tadayoshi, secondé par l'expérimenté Saigo Takamori, menèrent une brillante campagne. Les unes après les autres, les provinces possédées par les Oka et leurs alliés des îles Goto et Tsushima capitulèrent tout à tour tandis qu'une opération dans la région de Nagato permettait de restaurer l'autorité du clan Mori de Chosu sur la région. Cette campagne d'un an et demi permit de préserver l'espoir de renverser un jour l'odieux shogunat. La guerre se poursuivit dans le sud d'Honshu et sur l'île de Shikoku : les clans favorables au Shogun furent chassés de ces régions, les Shimazu s'emparèrent d'Awa et de Suo et leurs alliés conquirent les provinces restantes.

De Kagoshima à Kyoto, hormis quelques provinces aux mains du clan Obama, tout le Japon soutenait désormais la cause impériale. Cependant, le Shogun et ses partisans avaient anéantis tous les clans favorables à l'empereur dans le nord d'Honshu et dans l'île d'Ezo. Les clans Jôzai, Nagaoka et Aizu s'imposèrent comme les champions de la cause shogunale.

Les Shimazu devaient réagir mais intervenir supposait l'organisation d'un débarquement d'envergure dans des régions qui leurs seraient hostiles et les troupes de Satsuma se trouveraient coupées de leur ravitaillement. Une telle opération nécessitait de sérieux préparatifs et c'est à ce moment-là que le clan connut sa plus grande phase de modernisation. L'île de Kyushu, pacifiée et unifiée, devint le poumon économique du Japon. Partout des industries se développèrent : charbon, cuivre, thé, artisanat... Kagoshima et Nagasaki, toutes deux sous contrôle Shimazu, devinrent respectivement première et deuxième villes de Japon en terme de population. L'argent arrivait abondamment dans les caisses et il était immédiatement réinvesti, soit dans l'économie soit dans l'armement et le recrutement de soldats de navires. Le clan fit également appel à l'aide des Américains pour l'aider à développer son commerce international et lui fournir les plans de navires révolutionnaires dont la coque était conçue d'acier.

Le débarquement eut lieu au printemps 1867. Tandis que le fidèle général Asamoto assurait la défense de Kyushu, trois puissantes armées, dirigées par Shimazu Tadayoshi, Shimazu Hisamitsu et Saigo Takamori débarquèrent presque simultanément dans la province de Mikawa qui était aux mains du clan Jôzai. Les premiers mois de lutte furent les plus difficiles car le clan Jôzai envoya ses armées les plus modernes pour tenter de reconquérir Mikawa et ils reçurent un soutien actif de leurs voisins et alliés Nagaoka. Les troupes de Satsuma étaient cependant mieux plus expérimentées, plus modernes et mieux entraînées  ce qui leur permit de remporter une victoire décisive sur les Jôzai à Mikawa. Contraints d'adopter une position défensive, les Jôzai se mirent à perdre leurs provinces les unes après les autres tandis que les Nagoaka reculaient également. En neuf mois, l'essentiel de leurs domaines avaient été conquis, domaines dont faisait partie Edo, siège du shogunat. La guerre semblait arriver à son terme.

C'était sans compter trois événements : le clan Obama de Tamba opéra un audacieux débarquement sur l'île d'Awaji dont il s'empara puis il conquit la province Shimazu d'Awa ; le clan Aizu, partisan du shogunat, déclara la guerre au Shimazu ; le clan Takayama, pourtant partisan de l'empereur envahit également les domaines Shimazu et s'empara des provinces d'Owari et de Mikawa.

Le clan Shimazu accepta les offres de paix des Jôzai et des Nagaoka, qui ne possédaient chacun plus que deux provinces, et engagea ses forces contre ses nouveaux ennemis. Les Obama furent chassés d'Awa et d'Awaji par le prometteur général Kikuchi, aidé par les populations locales qui se soulevèrent contre le clan Obama grâce à la propagande d'Ishin Shishi. Le clan Aizu fut lentement mais sûrement vaincu par les actions conjuguées de Shimazu Tadayoshi et de son père Hisamitsu. Le clan Takayama fut repoussé et les provinces d'Owari et de Mikawa reconquises.

C'est à ce moment que l'empereur convoqua Shimazu Tadayoshi à la cour et lui offrit de devenir son champion, de terminer l'unification du Japon en son nom. Désormais, plus de la moitié du Japon était sous le contrôle direct des Satsuma et près des trois quart étaient sous la domination de clans favorables au rétablissement de l'empereur. 

Cinq clans s'opposaient encore à l'empereur : les Sado, réfugiés dans leur bastion sur l'île du même nom ; les Nagaoka, très affaiblis,  à la tête de deux provinces ; les Sendai, dominant tout l'île d'Ezo (cinq provinces) ; les Jôzai avaient reconstitué leurs forces et, ayant pris l'ascendant sur le clan Sayama, ils contrôlaient cinq provinces dont Kyoto, ce qui avait obligé la cour impériale à se réfugier temporairement à Osaka ; les Obama, enfin, également à la tête de cinq provinces, qui, grâce à leur résistance acharnée face aux armées impériales, avaient été nommés champions du shogunat.

La guerre se poursuivit au coeur du Japon. Shimazu Hisamitsu et le général Kikuchi y menèrent une campagne brillante, anéantissant le clan Nagaoka et repoussant toujours plus loin les Jôzai qui durent abandonner Kyoto et Kawachi. Dans le même temps, un débarquement sur l'île de Sado, coordonné par Shimazu Tadayoshi permettait d'écraser une fois pour toute le domaine de Sado. Saigo Takamori, quant à lui, débarquait à Ezo et cherchait à s'emparer d'Hakodate pour forcer le clan Sendaï à capituler, mais il rencontra une farouche résistance sur l'île et ne progressa que lentement.

C'est alors que Shimazu Hisamitsu s'empara de la province de Tamba, bastion du clan Obama. Ce clan, durement frappé par cette perte symbolique, s'inclina et reconnut l'empereur comme seul dirigeant de l'empire du soleil levant. Il fut immédiatement suivit par le clan Jôzai qui, à la tête d'une seule province, ne pouvait que rendre les armes. Deux mois plus tard, le clan Sendaï capitulait à son tour. Nous étions en 1872, le Japon venait de clore une guerre longue de huit années qui permit de restaurer le pouvoir de l'empereur et de moderniser la société japonaise.

Kagoshima devint la capitale administrative et le centre économique du Japon moderne et les huit premiers premiers ministres du Japon étaient des membres issus du clan Shimazu ou de leurs familiers.

15 septembre 2013

Victoire Date

Japon, 1545. Le Shogun a totalement perdu le contrôle de l'archipel qui, dans les faits, est désormais constitué d'une cinquantaine de principautés dirigées par des daimyo indépendants. Dans ce contexte troublé, une famille allait jouer un rôle crucial et réunifier le Japon sous l'autorité d'un seul chef. En 1545, la famille Date ne dirige qu'un clan au pouvoir limité : elle ne contrôlait en effet que la partie septentrionale de la province de Mutsu, à la pointe nord du Japon. C'était un clan modeste, peu connu car occupant un domaine totalement excentré. Mais cette discrétion était également une force car le clan grandissait lentement dans l'ombre, sous l'impulsion de son brillant daimyo, Date Harumune.

Harumune s'efforça dans un premier temps de développer son clan et d'en faire une puissance régionale. Cela passait sans nul doute par l'unification du nord du Japon, une entreprise de longue envergure dans cette région vaste et peu urbanisée. Il lui fallut un peu moins d'une dizaine d'années pour conquérir la pointe Nord de l'archipel et développer l'économie de ses domaines : cette époque fut marquée par un essor considérable dans l'agriculture et l'accroissement du commerce des fourrures avec l'île voisine d'Ezo.

Un obstacle se dressait cependant sur le chemin du clan : le puissant clan Takeda. Les Takeda s'étaient imposés comme première puissance du Japon et menaçaient de s'emparer de Kyoto pour se faire proclamer Shogun. Les relations des Date avec les Takeda étaient cordiales vers 1550 mais elles se dégradèrent à mesure que les deux clans gagnaient en puissance. Date Harumane savait qu'il ne parviendrait pas à vaincre seul le clan Takeda qui possédait la meilleure cavalerie de tout le Japon et l'un des plus habiles généraux de l'archipel en la personne de son daimyo, Takeda Shingen. C'est pour cela que le seigneur Date conclut la triple alliance, réunissant tous les ennemis des Takeda et de leurs alliés Imagawa : Date, Hojo et Hattori. S'ensuivit une longue guerre d'une dizaine d'années, une guerre très pénible qui connut un brusque tournant lorsque Takeda Shingen fut tué lors de l'attaque d'un château Date. Décapité, le clan Takeda adopta une position défensive qui ne put retenir bien longtemps la progression des armées Date. Dans le même temps, les clans Imagawa et Hojo avaient été anéantis par leurs ennemis respectifs, laissant la voie libre à l'expansionnisme Date. Vers 1560, le clan Date contrôlait près de la moitié du Japon et tout le nord d'Honshu lui était soumis. Ses alliés Hattori faisaient office d'état-tampon vis-à-vis des daimyo du sud d'Honshu. Le clan connut alors trois années de paix durant lesquelles son économie se développa considérablement.

La paix fut brisée par le clan Hatano. Originaire de Tamba, ce clan avait réussi à unifier le sud d'Honshu, ce qui représentait environ un tiers des provinces japonaises. Ce clan en plein essor s'attaqua aux Hattori, fidèles alliés des Date. Leur offensive fulgurant ne laissa aucune chance au modeste clan Hattori mais leur attira la fureur du clan Date qui se mit immédiatement en campagne. Les armées Date, dirigées d'une main de fer par Harumune, écrasèrent les troupes Hatano ce qui permit une reconquête rapide des fiefs Hattori. La puissance du clan Date inquiéta cependant le Shogun et tous les clans se liguèrent pour écraser la puissance Date.

Il était cependant trop tard pour arrêter les Date qui, en quelques années seulement s'emparèrent de Kyoto, établirent leur propre shogunat, écrasèrent définitivement les Hatano et débarquèrent des troupes dans les îles de Kyushu et de Shikoku. Les Chosokabe, Shôni et Itto s'inclinèrent immédiatement et jurèrent fidélité au nouveau Shogun en 1572.

Le Japon était désormais unifié : une nouvelle page d’histoire était à écrire !

15 septembre 2013

Victoire Shimazu

La conquête de Kyushu et le débarquement sur Honshu (1545-1555)

Japon, 1545. Le Shogun a totalement perdu le contrôle de l'archipel qui, dans les faits, est désormais constitué d'une cinquantaine de principautés dirigées par des daimyos indépendants. Dans ce contexte troublé, une famille allait jouer un rôle crucial et réunifier le Japon sous l'autorité d'un seul chef. En 1545, la famille Shimazu ne dirige qu'un clan au pouvoir limité : seule la province de Satsuma et sa capitale Kagoshima, aux marges méridionales du Japon, sont en leur possession. Cette situation n'allait pas perdurer, grâce à l'action de Shimazu Takahisa, quinzième daimyo de la famille du même nom. Grâce à l'aide de son bras-droit et ami d'enfance, le général Tanegashima, le clan Itto fut rapidement vaincu et leurs deux provinces, Osumi et Hyuga, annexées au domaine des Shimazu.

L'offensive se poursuivit vers le nord et permit au clan d'unifier l'île de Kyushu sous l'égide des Shimazu. Lors de cette campagne, Shimazu Yoshihiro, deuxième fils de Takahisa, s'illustra particulièrement en remportant la bataille décisive. Le général Tanegashima ainsi que Shimazu Yoshihisa, fils aîné de Takahisa, menèrent eux aussi des campagnes victorieuses.

Après dix années de campagne, les Shimazu dominaient toute l'île de Kyushu et la pointe sud de Honshu. Ils commerçaient activement avec l'Indochine et l'importance du clan allait en grandissant. Pas moins de six généraux pouvaient lever des armées pour partir à la conquête de Honshu : Shimazu Takahisa ; ses trois fils, Yoshihisa, Yoshihiro et Toshihiro ; les généraux Tanegashima et Norimasa.

 

 

Le temps des incertitudes (1555-1570)

Le clan avait annexé une petite dizaine de provinces et était donc devenu un acteur majeur à l'échelle du Japon. Cependant, dans le nord de Honshu, le clan Takeda n'était pas resté inactif : sous le commandement de Takeda Shingen, ce clan avait unifié l'extrême nord du Japon, à l'exception de quelques provinces restées aux mains des Date (Dewa) et des Honma (Sado). Au centre, c'était le clan Hattori qui avait conquis le cœur du Japon et obtenu de l'empereur le poste honorifique de Shogun. Ils possédaient des domaines immenses, plus de quinze provinces, et avaient établi une alliance solide avec le clan Amako, dans le sud d'Honshu. Le clan Chosokabe, enfin, avait unifié l'île de Shikoku sous son autorité. Cette longue période se caractérise par les conflits très violents qui opposèrent ces différents clans : la situation était très tendue et largement incertaine mais les Hattori semblaient être les mieux positionnés pour essayer d'obtenir la suprématie sur le Japon tout entier.

 

Première guerre Shimazu – Hattori

 

Le clan Shimazu était conscient de ne pouvoir s'opposer efficacement aux clans Hattori et Amako qui, à eux deux, dominaient près de la moitié du Japon. C'est pourquoi Takahisa opéra un rapprochement avec le clan Chosokabe et offrit son troisième fils, Toshihisa en mariage à la fille de Chosokabe Motochika, scellant ainsi une alliance que le daimyo espérait être solide.

La guerre contre les Hattori ne tarda pas à éclater et, très vite, elle tourna à l'avantage de l'alliance Shimazu – Chosokabe : les Shimazu repoussèrent loin vers le sud les Amako et les Hattori tandis que les Chosokabe opéraient avec succès un débarquement sur l'île d'Honshu. Ils annexèrent plusieurs provinces clés des domaines Hattori, menaçant même Kyoto... Le vent semblait alors tourner et le clan Hattori paraissait voué à la ruine...

 

Guerre Shimazu – Chosokabe

Se produisit alors le plus étrange des retournements de situation : le clan Choskabe, à la tête d’une dizaine de provinces, trahit soudainement son allié Shimazu, légèrement plus puissant que lui. Cette manœuvre surprenante et particulièrement audacieuse mena le clan vers le déclin. Immédiatement, le clan Shimazu signa la paix avec ses ennemis Hattori et Amako et concentra toutes ses forces contre les Chosokabe.

Le clan Chosokabe fut submergé par ses ennemis : il dut abandonner ses conquêtes dans le Japon central, laissant les Hattori recouvrer les domaines qu’ils avaient perdus ; il dut également céder ses conquêtes dans le Honshu méridional au profit des Shimazu. Ces derniers organisèrent même un débarquement sur l'île de Shikoku, bastion du clan Chosokabe : leur armée était commandée par Shimazu Toshihisa qui était le gendre du daimyo Chosokabe. En tant que tel, il exigeait une dot pour compenser la trahison de sa belle-famille et tenta de rallier les provinces de l'île à sa cause, diffusant partout l'annonce de la trahison honteuse des Chosokabe. Au prix de coûteuse victoire, il s'empara de la moitié de l'île ainsi que de la petite île d'Awaji.

Les Chosokabe ne dirigeaient plus alors que deux provinces. Ils implorèrent la paix auprès des Shimazu qui la leur accordèrent, en souvenir de leur alliance passée.

 

Deuxième guerre Shimazu – Hattori

Dès que la paix fut signée entre les Shimazu et les Chosokabe, les Hattori et leurs alliés Amako reprirent les hostilités contre les Shimazu. Cette tourna vite à la promenade de santé pour les Shimazu et leurs alliés. Très vite, les Amako furent anéantis par les forces conjuguées des Shimazu et de leurs alliés Mori. Le clan s'élança alors vers le centre d'Honshu, conquérant sans cesse de nouvelles provinces et rétablissant de temps à autres certains anciens seigneurs locaux, dépossédés de leurs terres par les Hattori. Simazu Takahisa, son fils Yoshihiro et le général Tanegashima s'illustrèrent particulièrement lors de cette campagne qui permit au clan de s'emparer de la capitale du clan Hattori, située dans la province d'Iga, puis de la capitale impériale, Kyoto. Désormais, les Shimazu pouvaient revendiquer le titre de Shogun...

 

Guerre des vassaux

C'était sans compter les réactions énergiques qu'allaient susciter ces succès militaires.  Le clan Takeda décida d'intensifier ses opérations, jusque-là fort timides, face à la famille Shimazu. Une immense armée, commandée par Takeda Shingen en personne, reprit Kyoto, malgré la résistance acharnée des défenseurs et l'armée de secours dirigée par le général Tanegashima. Les Takeda, en fins politiques, ne s'emparèrent pas du shogunat mais confièrent le pouvoir à une marionnette, un shogun Ashikaga fantoche.

La plus grande menace pour les Shimazu n'était cependant pas celle de leurs ennemis : en effet, le clan fut trahi par tous ses vassaux, les plus récents comme les plus anciens, ainsi que par ses alliés Chosokabe. Leurs domaines étaient attaqués de toutes parts et le clan Ouchi parvint même à débarquer à Kyushu et à s'emparer de la province de Buzen.

La situation semblait critique et jamais sans doute le clan ne fut plus proche de l'effondrement. Mais Takahisa réagit avec fermeté et sans précipitation excessive. Tous les ennemis du clan furent anéantis les uns après les autres : les vassaux du Honshu central furent rapidement défaits par une armée commandée par le daimyo en personne, secondé par les généraux Tanegashima et Norimasa.  Dans le sud d'Honshu, Shimazu Yoshihiro repoussait une invasion Chosokabe et annexait les domaines des Mori. A Kyushu, Shimazu Yoshihisa reprenait Buzen et détruisait les forces Ouchi au terme d'une bataille épique. A Shikoku, Shimazu Toshihisa s'emparait de la moitié de l'île qui n'était pas encore sous la domination de son clan.

La guerre fut d'une violence rare, mettant aux prises les alliés d'hier devenus ennemis. Au terme de quelques années seulement, les Shimazu avaient triomphé de cette dure épreuve et ils en sortaient grandis. Désormais, toutes leurs conquêtes étaient sous leur contrôle direct : leur état était plus prospère et plus sûr que jamais. Seuls les Kikawa, seigneurs de Bingo, furent reconnus comme vassaux des Shimazu au terme de cette guerre fratricide.

 

Fin de la deuxième guerre Shimazu - Hattori

Six mois à peine après la perte de Kyoto, les forces Shimazu s'emparèrent à nouveau de la cité impériale et instaurèrent un nouveau shogunat portant leur nom. Leurs opérations s'intensifièrent vers le nord. Lors d’un affrontement de moyenne ampleur, Takeda Shingen, le général le plus brillant de l’histoire japonaise avec Shimazu Yoshihiro, fut tué au combat, ce qui décapita pour un temps le clan Takeda. Les Hattori, quant à eux, affaiblis par la perte de l'essentiel de leurs domaines, engagèrent massivement des ninjas pour tenter de saboter les châteaux des Shimazu et de ralentir leurs armées. Cette politique se solda par un certain succès, notamment lorsqu'ils assassinèrent le général Norimasa dans son sommeil.

Ce harcèlement continu incita cependant le nouveau shogunat à en finir au plus vite avec le clan Hattori. Quelques années suffirent pour anéantir leurs dernières forces. Privés de fonds, les ninjas au service des Hattori se dispersèrent aux quatre coins du Japon et n'importunèrent plus le clan Shimazu.

 

Vers l'unification du Japon (1570-1578)

Voilà vingt-cinq années que Shimazu Takahisa bataillait sans relâche. Plus que jamais, il était proche d'unifier le Japon. Le clan Shimazu dominait plus des deux tiers du pays et seuls les clans Takeda et Honma s'opposaient à sa suprématie.

Les premières opérations contre les Takeda se soldèrent par de francs succès : les armées Shimazu progressèrent facilement et conquirent plusieurs provinces, restaurant au passage l'autorité des familles Oda (Owari) et Kiso (Shinano du sud). Les diplomates crurent pouvoir attirer le clan Honma de Sado dans l'orbite Shimazu. Mais ce clan sans honneur trahit ses engagements et exécuta l'un des petits-fils de Shimazu Takahisa, envoyé à Sado en guise de marque de bonne volonté de la part du nouveau shogunat. Un an après cet affront, Sado était aux mains des Shimazu et la famille Honma avait été exécutée en représailles...

Alors que les armées Shimazu progressaient sur tous les fronts où elles étaient engagées, Shimazu Takahisa mourut de maladie, en 1571, à l’âge de 57 ans. Général brillant et administrateur hors pair, le clan avait connu un essor colossal sous sa férule : de puissance locale et périphérique de l’île sur l’île de Kyushu, le clan était la première puissance du Japon et il était en passe d’unifier l’archipel. Son fils aîné, Yoshihisa, lui succéda, devenant le deuxième Shogun issu de la famille Shimazu.

La dernière grande bataille de cette période eu lieu quelques années plus tard, entre les provinces d’Etchu et d’Echigo. Le clan Takeda avait constitué une immense armée dans le Shinano du Nord, vidant la plupart de ses garnisons, et marchait droit vers la province d’Echigo. Les forces Shimazu ne pouvaient résister à une armée de cette ampleur et opérèrent un repli stratégique vers la province d’Etchu. Tandis que l’armée Takeda s’emparait d’Echigo, les armées Shimazu recevaient du renfort. Deux grandes armées fusionnées livrèrent combat aux troupes Takeda qui marchaient vers Etchu. La bataille fut extrêmement meurtrière mais tourna à l’avantage du clan Shimazu. Les forces Takeda étaient anéanties. La suite de la campagne ne fut qu’une formalité, les places fortes Takeda tombèrent les unes après les autres et bientôt le clan Takeda se soumit à son tour à l’autorité Shimazu.

Désormais, le Japon était contrôlé dans son ensemble par le clan Shimazu et les seuls clans qui avaient survécu étaient ses vassaux de plus ou moins longue date. Parmi eux, les clans les plus puissants étaient ceux des Takeda (cinq provinces dans l’extrême nord d’Honshu) et des Oda (deux provinces) ; venaient ensuite les Kiso et les Kikawa (une province chacun), vassaux de longue date. Shimazu Yoshihisa divisa les cinquante-six provinces restantes entre les différentes branches de sa famille : son frère Shimazu Yoshihiro, le plus brillant général du clan, reçut en fief héréditaire dix riches provinces situées dans le nord d’Honshu et le Kantô, avec pour instruction de surveiller de près le clan Takeda dont la loyauté n’était pas assurée ; son deuxième frère, Toshihisa reçut quant à lui en fief héréditaire les îles de Shikoku et d’Awaji qu’il avait conquis au nom de ses enfants, ainsi que les provinces de Buzen et d’Harima sur l’île d’Honshu. Shimazu Sanefusa, son dernier frère, reçut quant à lui en fief la petite île de Sado, en raison de son rang. L’île de Kyushu, le nord et le centre d’Honshu restaient quant à eux sous l’administration directe du Shogun Shimazu Yoshihisa et de ses trois fils.

Le Japon était désormais unifié : une nouvelle page d’histoire était à écrire !

15 septembre 2013

Liste des victoires

Shogun 2 :

  • Shimazu : campagne longue (moyen).
  • Date : campagne longue (facile).
  • Hojo : campagne courte (facile).
  • Uesugi : campagne longue (facile).
  • Oda : campagne courte (facile).
  • Mori : campagne longue (facile). Victoire chrétienne.

 

Shogun 2 : la fin des samouraïs :

  • Satsuma : campagne longue (facile). Victoire impériale.
  • Nagaoka : campagne longue (facile). Victoire shogunale.
  • Chosu : campagne longue (facile). Victoire impériale.
  • Jozai : campagne longue (facile). Victoire shogunale.
Publicité
Publicité
Parties de Total War Shogun 2
Publicité
Archives
Publicité